Lorsqu’on prétend que Mercury rev est un des groupes les plus intéressants des dix dernières années, ce n’est pas une figure de style. Capable d’écrire de somptueuses envolées mélodiques et de les produire de manière hallucinée et géniale à la fois, ils nous offrent depuis trois disques, une pop aérienne qui semble en lévitation permanente. Pour être convaincu, il suffit d’écouter leur dernier disque, sorti il y a quelques jours, le brillant « The secret migration ». Cela faisait longtemps que nous voulions leur poser quelques questions, et si nous devons bien reconnaître qu’ils sont plus bavards sur disque qu’en interview, ils ont tout de même bien voulu se soumettre à un exercice que les Mercury rev n’apprécient que modérément.
Comment se passe la phase de composition et d’enregistrement au sein de Mercury ? Est-ce une démocratie ou une dictature éclairée ?
Les chansons sont conçues de manières différentes, il n’y a pas de formule. Une fois que nous commençons à travailler, le processus est la plupart du temps démocratique ….. c’est-à-dire beaucoup de chaudes discussions, de campagnes électorales et parfois de coups (rire).
Lorsque vous avez débuté, pensiez-vous atteindre de tels sommets artistiques ? Aviez-vous beaucoup d’ambition ?
L’idée d’atteindre le sommet des « charts » ou de devenir des « rock stars » est une chose à laquelle nous n’avons jamais réellement pensé. La musique est une quête très personnelle, nous avons de grosses ambitions pour perfectionner notre musique ainsi que nous-même, mais le succès commercial n’est pas vraiment une motivation.
« Deserter’s songs » est une étape importante de votre carrière. Un tournant critique et commercial. Quel regard portez-vous dix ans après sur ce disque ?
Je pense que je te le dirais dans trois ans (rires).
« The secret migation » est produit par Dave Fridmann. Quel est son apport ?
« The secret migration » est produit par Mercury & Dave Fridmann. Dave est un ingénieur, un producteur et un ami fantastique. Il nous encourage à prendre des risques en studio, à essayer plein de choses nouvelles et différentes.
Pourquoi avoir choisi « Vermillion » comme premier single ?
C’est une chanson qui contient beaucoup les thèmes centraux de « The secret migration ». C’est une bonne introduction à l’album, mais aussi à Mercury rev pour ceux qui ne nous ont jamais entendus avant.
Etes-vous fier de « The secret migation » ? Et de l’ensemble de votre discographie ?
La fierté est une chose dangereuse ….. nous sommes seulement au début de la compréhension de ce disque sur lequel nous avons longtemps travaillé. « The secret migration », comme tous les disques que nous avons faits, est un reflet de nous en tant que personne, un instantané à un moment donné.
Réécoutez-vous vos disques une fois sortis ?
Non, pas vraiment. Nous préférons seulement regarder devant.
Vous êtes souvent cités en référence. Des groupes, Midlake par exemple, semblent franchement s’inspirer de votre musique, de votre état d’esprit. Est-ce une source de satisfaction ?
C’est la tradition en musique. Nous avons aussi nos influences et nous sommes flattés quand d’autres groupes trouvent l’inspiration dans notre musique.
Qu’écoutez-vous chez vous ?
A l’heure actuelle, j’écoute beaucoup de Stravinsky et le son de l’océan aussi.
Internet prend de plus en plus d’importance dans la distribution de la musique. Vous sentez-vous à l’aise avec cette forme de distribution ? N’avez-vous pas l’impression parfois d’être spoliés ?
Il n’y a pas de raison de nager contre la marée de la technologie. Ainsi, nous avons appris à l’embrasser.
Vous êtes américains. Les relations en la France et les Etats Unis ne sont pas toujours au beau fixe. Il y a beaucoup d’incompréhension des deux cotés. Quel regard portez-vous sur cela ?
Les relations entre les hommes politiques ne sont pas bonnes mais celles entre les êtres humains restent fortes.
Un message à faire passer au internaute d’i-muzzik.net ?
Venez nous voir à Paris en Mars !!!!!!!!!!!!!!!!!
Propos recueillis par Harry. |
