Groupe : Dionysos

Producteur : Steve Albini

Distribution : Tréma

Année : 2002

Genre : Rock français

Passer d'un univers amateur au monde professionnel sans changer de ligne de conduire est autant probable qu'une vision de Nostradamus ou qu'un miracle divin. Pourtant Dionysos l'a fait. Ils l'ont fait tout en osant conserver le monde fantasmagorique qu'ils ont créé avec les années ("Coiffeur d'oiseaux"). Enfants aux pays des merveilles coincés dans le monde du rock adulte, Dionysos garde son goût de l'aventure ("Longboard train" ou "Rodeo"), son désir d'absurde, son envie de rêve ("She is the liquid princess"). Capable d'écrire des mélodies phénoménalement obsédantes ("Don diego 2000") sur lesquelles viennent surfer quelques paroles imparables, les Dionysos confirment avec "Western sous la neige" qu'ils sont bien un groupe intime en nous permettant une nouvelle fois de pénétrer leur univers et de se servir en bonheur immédiat. Comme un trait de liaison improbable entre les Little rabbits, le Eels de "Souljacker", le Dominique A de "Auguri" et un certain folk américain ("Coffin song"), ce disque, produit par l'américain Steve Albini qui vient durcir le son ("Longboard blues"), est un concentré de futilité ("Tokyo Montana" et "I love you") et de punk-rock noisy à la perfection saugrenue et indécente ("Mc Enroe's poetry"). Quand ils étaient des Jedi et qu'ils s'électrocutaient, ils devaient se sentir plus Yoda que Skywalker. Comme nous en fait.