Groupe : American music club

Producteur : Joe Chiccarelli & American music club

Distribution : Reprise

Année : 1994

Genre : Folk mélancolique

« San Francisco » est la suite logique de « Mercury », c’est même une sorte de faux-jumeau où seules les mélodies diffèrent. Les choix de production sont proches, les arrangements dénaturent toujours les morceaux qui auraient pu devenir du véritable American music club. Ambitieux, « San Francisco » est un bon disque. Seulement un bon disque, ce qui signifie aussi un semi-échec pour le groupe qui a osé « Everclear ». Il faut dire qu’avant la sortie de ce disque (qui sera leur dernier) de fortes rumeurs de séparation circulaient. Elégant, dérivant quelque peu vers une soul blanche, « San Francisco » est le disque d’un groupe aigri par le manque de succès dont la mélancolie naturelle de départ s’est transformée en fatalisme. Mark Eitzel d’ailleurs, n’hésite pas à employer l’ironie pour décrire ses déceptions successives avec American music club. Tout au long de la carrière des Californiens, une incompréhension règnera avec le public pop-rock. Arrivé trop tôt sur le créneau du néo-folk, American music club laissera le succès aux autres qui de Will Oldham à Red house painters en passant par les mutants Smog et Sparklehorse creuseront le sillon que le groupe de Mark Eitzel avait tracé avec le scalpel tranchant du pessimisme lucide. Avec « San Francisco » une lumière tamisée s’éteint, le paysage s’assombrit.