Greg : "Disque dépressif qui fait se sentir". Voilà à mon avis la meilleure définition du second album de la bande à Chris Martin ! Voilà vraiment une idée typiquement anglaise : transformer la tristesse ambiante en une musique qui puise son énergie dans le désespoir. Désormais, et ce près de deux ans après "Parachute" (le premier album de la formation anglaise), la transformation de la vilaine petite chenille en magnifique papillon est presque achevée, de mignon quatuor post-britpop pour mèmères conservatrices en Coldplay, formation (plus qu') ambitieuse, crépusculaire et, osons le terme, presque expérimentale. Désormais la musique grave de Coldplay rejoint celle des meilleures groupes britanniques du genre : The Smiths, The Cure, Echo & The Bunnymen ou encore The Verve. Car qu'on se le dise, Coldplay vient de sortir avec "A Rush Of Blood To The Head" un chef-d'oeuvre de mélancolie pop, à ranger entre l'axe Jeff Buckley/Radiohead et le meilleur REM ("Automatic For The People", selon moi) de toute discotèque. Le premier album des Anglais, "Parachute", rassemblait une jolie collection de bonnes chansons, mais pouvait à l'arrivée sonner un peu "creux". Ici, à l'inverse, il nous livre un disque plus difficile, mélodiquement hypnotique et, surtout, jamais pute (difficile de repérer les futurs singles...). Bref, un disque qui sert à transcender la réalité, à vivre plus intensémment. Tout est dit. Nous écouterons très peu d'albums de cette facture en 2002 !

Raphael : Après avoir pondu l'un des plus gros carton de l'annéee 2000, le magnifique mais inégal "Parachutes", Coldplay nous revient avec un 2è opus très attendu. Encensé par une presse britanique qui s'emmerveille tous les mois devant les futurs successeurs de Radiohead (époque "The Bends"): Travis, Starsailor ou encore The Doves sont passés par là; la bande à Chris Martin a choisie la continuité. On retrouve sur "A rush of blood to the head" les mêmes caractéristiques qui ont fait le succès de "Parachutes": un sens mélodique parfaitement maitrisé et ce côté définitivement romantique. Après une colaboration avec Faultline (sur "Your love means everything"), Chris Martin nous démontre à nouveau qu'il est l'un des songwriter les plus talentueux de sa génération. A première vue, ce nouvel effort semble avoir un impact moins direct que le précédent. Mais au bout de quelques écoutes, les richesses se dévoilent peu à peu à l'auditeur. Tour à tour, aérien ("Clocks"), folk ("Green eyes","A rush of blood to the head"), ou ennivrant ("Politik","A whisper"), ce second jet est plus consistant, plus mature, plus travaillé que "Parachutes". Après "Yellow" ou "Troubles" il y a 2 ans, c'est au tour de "In my place" de passer en boucle sur les ondes radios! Cette composition , au même titre que "Scientist" satisfera les amateurs de balades mélancoliques. "A rush of blood to the head" est, disons le, un très bel album; loin d'être une révolution, il est la confirmation de tout le bien qu l'on pense de Coldplay.