Groupe : Les négresses vertes

Producteur : Howie B

Distribution : Virgin

Année : 1999

Genre : Trip-hop

Depuis 1994, les Négresses vertes n’avaient plus édité d’albums solo (uniquement un live).Plus inadaptées au nouveau paysage musical qu’en manque d’inspiration, plus sous le choc d’un drame personnel que sans envie, les Négresses vertes, KO debout, attendaient patiemment le déclic pour se libérer d’un poids certainement trop lourd. Le déclic arriva de Howie B qui adapta les Négresses vertes et les prépara consciencieusement à un virage électronique de toute beauté. S’il sort sous le nom des Négresses vertes, "Trabendo" doit autant au groupe qu’au producteur. Chacun apportant sa culture (latines, anglo-saxonnes), ses sonorités. En intégrant toute sortes de sonorités (de l’électro et même du blues sur "les années sans lumière"), à la musique des Négresses vertes, Howie B va en fait inventer un son nouveau. Dès l'introductif "Leila" on se place à mi-chemin entre l'univers quasi folklorique des Négresses vertes et celui technologique voire futuriste d'Howie B, entre les mots ("Ignacius"), l'écriture des uns ("Les mégots") et la mélancolie très trip-hop de l'autre ("Route 99"). Et si demeure une grande part d'inspiration latine, voire tsigane ("Hasta llegar"), elle est toujours placé en contre-champ pour mieux répondre aux acrobaties numérique ("Easy girls"). De cette magistrale collaboration naît un disque grandiose ainsi qu'une chanson hors norme ("Ce pays...") qui permet aux Négresses vertes, en plus de se remettre en selle, de franchir un pallié supplémentaire. Un disque important qui pourrait bien, être mal compris.