Si dans le rock, pour cause d’urgence, d’énergie adolescente et souvent d’une bonne dose de rébellion juvénile, on trouve le sommet discographique d’un groupe dans les tout premiers albums, le folk lui, a besoin de maturité pour atteindre sa plénitude. C’est pourquoi « Trust », le sixième album de Low est aussi leur meilleur et que ce groupe s’installe définitivement comme une des plus fines gâchettes Américaines de la dernière décennie. Low joue maintenant tout en haut, dans les hautes sphères du songwriting atmosphérique et délicat et nous charge en émotions pures («The lamb», «la la la song»). Long en bouche («Time is the diamond»), qui résistera au temps comme les grands disques de passé toujours présents, « Trust » est un disque magnifique, dont la virtuosité est difficile à exprimer. « Trust » est une cathédrale folk cristalline emplie de douceur (« (That's how you sing) amazing grace », «Candy girl») . Alors que Low nous semblait condamné à une beauté froide faite de mélodies denses, saturées, sortes de perpétuelles révisions d’une seule et unique chanson, ce groupe devenu immense cherche aujourd’hui l’évasion. Pour cela, lorsque le groupe redescend sur terre, il donne de l’ampleur à ses arrangements, il furète du coté du gospel, il se régénère aux sources de la musique folklorique (le magnifique « In the drugs » et ses chœurs christiques) en délaissant le plaisant néo-folk pour en retrouver les racines antiques qu’ils éclairent à la lumière électrique (« Last snowstorm of the year »). « Trust » est sans conteste un des plus grands albums de l’année. |