Groupe : Kraftwerk

Producteur : Non disponible

Distribution : Capitol

Année : 2003

Genre : Electronique

Relecture multiple, toujours hypnotique et panoptique de leur fondamental single « Tour de France » (1983), ce disque de Kraftwerk est une lente digression, une dérive sonore dont les fondations demeurent un seul et même morceau. Première chose qui rend « Tour de France soundtracks » totalement curieux. Fait de boucles infinies mais qui ne se referment pas sur elles-même (d’où peut-être le clin d’œil à la grande boucle avec ses hommes robots capables de dépasser des limites hallucinantes), cette musique montre à la fois tout le savoir-faire dans l’utilisation d’un procédé typique des Allemands mais aussi leur fascination pour les répétitions, qui après maintes écoutes, n’en sont pas vraiment. Tous les disques de Kraftwerk sont une expérience, vaine pour certains, dans laquelle, ils mêlent l’incompréhension du cérébral et les désirs d’organiques. Largement au-dessus du lot, Kraftwerk poursuit son inénarrable course vers un univers fait de circuits électroniques, à la fois alliés et pires ennemis de l’homme-artiste. « Tour de France soundtracks » est plus qu’un disque d’électro, c’est de la métaphysique, de la physique, une chimiothérapie captivante contre le manque d’audace, et cette déraisonnable attitude typique des robots et des ordinateurs, d’avancer sans se poser de questions. Sommes-nous au final de complexes machines mais des machines tout de même ?