Groupe : Buck 65

Producteur : The Entity

Distribution : WEA

Année : 2003

Genre : Hip-hop folk

Il y a des titres de disques qu’il suffit de lire pour classer leur musique. Il y a des titres qu’il suffit de lire pour dater (à la décennie près) l ‘édition du 33 tours. A la vue de « Talkin’s Honky Blues » on hésitait entre folk des années 50, blues des années 30 ou country sans âge. Erreur sans en être une. Ce deuxième opus de Buck 65 pour une major est sorti en 2003 et pas en 1933. De plus, classer cet album dans les musiques traditionnelles US est une gageure tant il est imprégné de hip-hop (« Leftfielder »), dans sa mise en forme notamment. L’esprit lui est totalement folk, ou blues, antique et magique (« Wicked and weird », l'ensemble des « Riverbed »). « Talkin’ Honky blues » est un disque minimaliste comme on n'en fait plus guère. Un disque duquel le superflu a été enlevé pour laisser place à l’essentiel (« Killed by the horse »). Un essentiel qui se résume aux mots et aux sons de Buck 65 qui agissent par surprise, qui attrapent l’âme pour ne plus lâcher prise. On pense souvent à Day one à son écoute, mais un Day one habitant dans les rocheuses (« Tired out »). Ce disque est un voyage dans l’espace, on y traverse des déserts asséchés, des plaines cabossées, des montagnes pelées (« Exes »). Ce disque est aussi un voyage dans le temps, il nous plonge aux sources de toutes les musiques modernes et nous laisse la tête dans l’eau. Et le plus fort, c’est qu’on parvient à respirer aisément, et avec un bonheur immense. Ce disque est en fait intemporel et universel. C’est un disque tout en profondeur, un album aux multiples facettes, certainement le chef d’œuvre du moment.