Apatride artistique Keren Ann est une Néerlandaise qui vivait à Paris, chantait à Paris et collaborait avec des artistes comme Henri Salvador. C’était bien, parfois un peu lassant. Aujourd’hui Keren Ann est toujours une Néerlandais qui vit en France, collabore avec Henri Salvador mais aussi avec Bardi Johannson au sein de Lady & bird et sur l’incroyable « Something wrong » de Bang gang. Un Bardi Johannson qu'on retrouve ici sur le très beau « Ending song ». C’est toujours aussi bien et jamais lassant. « Not going anywhere », le troisième album en Anglais d’une artiste qui finira certainement par rencontrer le succès, qu’elle mérite autant voire plus que Carla Bruni, est un disque d’une immense générosité. Les morceaux, d’une apparente simplicité, charmes, nous font succomber sous leurs contours charnels (« End of may », « Spanish song bird », « Polly »), sous la permanence du couple paradoxal docilité-indocilité. Après avoir clôturé sa collaboration avec Benjamin Biolay, Keren Ann débute une deuxième partie de carrière dont elle tient seule les rênes. D’ailleurs « Not going anywhere » peut être vu comme un virage, un disque de transition totalement réussi. D’abord parce qu’une partie des morceaux sont des reprises traduites de quelques-uns des anciens titres, ensuite parce que les inédits témoignent d’une envie de sortir de la chanson Française qui ne lui correspond peut-être pas vraiment pour aller se frotter au folk et à la pop, musique moins riche d’arrangements mais bien plus authentique, et proche d’elle (« Sailor & Widow »). Avec « Not going anywhere », Keren Ann quitte sa place d’espoir de la chanson Française de qualité pour celui, autrement international, de songwriter féminin folk. Devenir Suzanne Vega à la place Cat power ? |
