Décédé depuis une poignée de mois, l’immense Johnny Cash se rappelle à notre bon souvenir avec un coffret constitué en grande majorité par de superbes inédits conçus durant les années 90, les années malades. Les derniers disques de Cash, tous aussi exceptionnels les uns que les autres, n’étaient que les précurseurs de cette collection hors norme. Une collection où Johnny Cash semble chanter comme un revenant (du paradis ou des enfers ?). Il hante les recoins de ce coffret comme un fantôme gothique qui déambule avec sa guitare et ses chansons (en solo ou en duo, des reprises de country ou de folk). Emouvant plus qu’il ne faudrait et empli d’une mélancolie joyeuse, « Unearthed » s’écoute comme un hommage à Cash, toujours resté artistiquement digne face à la mort, se regarde comme un objet saint. Une sainteté folk, une sainteté musicale, indépassable, unique, grandiose. L’âme de Johnny Cash est de retour parmi nous, elle vient vers nous, pour nous parler et nous demander de ne jamais l’abandonner. Une âme dont on ne sait si elle brûle, si elle se perd, si elle revit ou si elle se pavane du bon coté du barbelé. De toute façon, on signe le pacte quitte à perdre la sienne pour une collection de chansons trop belles pour ne pas sortir de l’enfer. |