Si on vous dit « Pet sounds » ou « Smile », que répondez vous ? Les plus anciens ou les plus jeunes bourrés de référence, diront sans hésiter Brian Wilson. Les autres, soyez chanceux, vous avez au moins deux incommensurables chez d’œuvres de l’histoire de la pop à découvrir, deux chefs d’œuvre des années 60. Pour beaucoup, les Beach boys, donc Brian Wilson, sont bien plus importants que Lennon et McCartney réunis. Je préfère parler d’équivalence. Ce n’est qu’une question de point de vue, un détail au vue de la grandeur des plus belles œuvres de Brian Wilson. En tout cas, je vous envie, car au lieu d’acheter ce passable « Gettin’in over my head » vous pourrez utiliser votre argent à alimenter la grandeur du pop-art, la grandeur de la jeunesse d’un auteur qui, malgré notre attachement, n’est pas à la hauteur de son passé. « Gettin’in over my head » est un disque banal, un disque de surf pop mélancolique sans grand intérêt, un faux pas qu’on espère seulement passager tant Brian Wilson a apporté sa pierre fondatrice à l’immense palais de la musique pop. « Gettin’in over my head » est le disque d’un visionnaire qui aurait perdu la vue, d’un trompettiste devenu asthmatique, d’un artisan bijoutier devenu parkinsonien. Puisqu’il n’y a vraiment rien à tirer de ce puit asséché, il ne nous reste plus qu’à attendre les prochaines pluies ou à retourner à la source de cette musique autrement plus subtiles et vivifiantes. |