Depuis la disparition précoce des regrettés Jonathan Fire eater dont le rock’n’roll déconstruit, continue par intermittence à nous obséder des années plus tard, le rock’n’roll a repris de multiples couleurs. Ces New-Yorkais ont préféré passer à d’autres choses moins au goût du jour, moins évidents mais tout aussi nécessaires. Sur « Bows + arrows », comme avec l’épisode précédent de leur discographie en phase d’éclosion, le rock se veut mélancolique, planant (« 138th street »), sage dans le bon sens du terme. Si cela ne risquait pas d’être mal interprété, on dirait même qu’il est joli (« New year's Eve »). Avec leurs morceaux aux multiples couches, avec leurs dérives sonores impeccables, avec la grandeur de leurs arrangements et de leurs constructions, « Bows + arrows » est dans le rock (hormis le fugitif et excellent « The rat »), l’exact inverse de l’unique opus des Jonathan eater fire, l’opposé de prochain Libertines, le contre-pied des Strokes. Intelligent, sensible, The walkmen brille par sa flamme intérieure (« Little house of savages »), illumine par la lumière opaque qui s’échappe de cette collection de titres qui, s’ils passent inaperçus, cet été, devraient envahir l’automne. Ou alors The walkmen sera victime d’une nouvelle injustice. Les concernant, on ne les compte plus. |