Dans les contes, mythes et légendes populaires de tous les peuples, existent quantité de monstres gentils ou méchants, parfois un peu bêtes et handicapés, quelquefois géniaux ou bouffis. Dans le rock, les vrais mythes, antinomie satisfaisante, sont moins populaires et souvent réservés à une poignée d’esthètes en herbe ou de spécialistes professionnels. En effet, qui a entendu parler de « Smile », disque légende et jamais sorti du seul génie des Beach boys Brian Wilson. Sûrement pas grand monde hormis les amateurs cultivés de la musique pop. C’est donc à un événement quasi historique que nous assistons ici avec la sortie après réenrgistrement du disque, Qualifié de chef d’œuvre alors qu’il n’a jamais eu de vie commerciale, « Smile » est à la hauteur de sa légende. « Smile » n’est pas un conte de fée pour enfants mais plutôt une histoire pour adultes avec sa dose de folie psychédélique, de grandeur et de décadence, sa monstruosité, sa fausse naïveté et ses multiples niveaux de lecture. Même sa beauté pure est trop difficile d’accès au premier abord. Il faut se plonger dans ce disque, s’immerger totalement comme pour un baptême orthodoxe. C’est du sacré, du grandiose. Album religieux et à honorer pour toujours (mais après écoute cette fois), « Smile » offre du bonheur et donne un sourire sincère qui ne veut plus s’en aller. Disque géant, « Smile » est le premier disque-drogue qui doit même toucher dieu. |