Groupe : Gonzales

Producteur : Non disponible

Distribution : Universal Jazz

Année : 2004

Genre : Musique instrumentale

C’est une expérience saisissante que d’entendre le trublion apatride Gonzales se la jouer virtuose du piano avec sa gueule à faire peur aux enfants. Ne le prenons pas de haut, Gonzales gagne son pari haut la main mélangeant avec une belle aisance son extravagance habituelle au classicisme obligé de l’exercice. Disque instrumental sur lequel Gonzales nous fait un recital de soliste (comme son titre l’indique d’ailleurs), « Solo piano » nous dérange. On en sort tourneboulé. Comme si l’architecte sonore, fabriquant d’illusions décalé, parvenait à déconstruire tout son œuvre créée jusqu’à présent pour n’en retenir que quelques bases apprises à l’école de musique ou auprès des partistions de compositeurs hors du temps, comme si Gonzalez chercher aussi le respect du bourgeois. Et c’est aussi pour cela que ce disque nous est si cher, parce qu’il nous hérisse, parce que l’écriture est éloquente, fluide, parce que son piano est celui d’un bon compositeur doublé d’un bon interprète. « Piano solo » pourrait bien devenir le premier album classique de certains d’entre vous, le premier d’une longue série, celui qui nous ouvre des portes au-delà desquelles l’inconnu demeure, au-delà desquelles nous avons tant à découvrir. Dire qu’il a fallu attendre Gonzales pour nous éclairer dans la pénombre.