Depuis leur début étincellent, on a une image étrange de Kings of Leon. L’image d’un groupe de jeunes déjà vieux, qui joue une musique pas vraiment moderne mais avec une énergie, un talent et un bon goût suffisant pour faire de leur disque (« Youth & young manhood ») un grand moment de rock-folk extrêmement séduisant et accrocheur. Force est de croire que leur musique ne permettait pas d’attraper les groupies en concert, trop désavantagé par des têtes sans attraits, puisque depuis ils ont rasé leurs barbes, s’habillent plus à la mode et portent même parfois de lunettes de soleil. Leur musique elle, fait le chemin inverse. Leur rock-folk devient folk-rock-bluesy (« Slow night, so long », « Pistol of fire », « Razz»), donnant la primeur au folk terreux à la place du rock’n’roll bavard du premier disque. Car en quelques mois, les Kings of Leon ont évolué. Les morceaux de « Aha Shake heartbreak » sont plus calmes, sombres voire matures, même si la philosophie d’ensemble demeure (« The bucket »). Disque moins brillant, au sens cliquant, plus long en bouche aussi (« Velvet snow »), « Aha Shake heartbreak » se révèle peut-être même, au final, plus brillant, au sens intelligent. Jouant moins sur leur image, moins sur la forme, Kings of Leon a trouvé le fond. La boucle est bouclée, le diptyque est terminé. Kings of Leon n’est plus un petit prince auteur d’un bon premier album, c’est un possible roi en gestation. |