Groupe : Lina

Producteur : Travis House, Jeeve et Lina

Distribution : Atlantic

Année : 2001

Genre : R&B

Avec sa voix soul et les dérives jazz de son R’n’B, Lina parvient parfois à faire oublier les grosses ficelles de son disque formaté MTV. Mais dans son ensemble, « Stanger on earth » semble bien trop ancré dans l’air du temps pour nous convaincre, et ceux ne sont pas les indéniables influences jazz (sur le premier single « Playa No Mo »), hip-hop ainsi que la touche trip-hop sur « Don’t say nothing » qui y changeront quelque chose. En revanche, c’est la voix hors norme de Lina qui sauve en partie cet opus bien trop lisse et insipide. Pour que son avenir artistique (on ne préjugera pas de son avenir commercial) soit brillant, pour qu’elle se place en rénovatrice de la musique noire Féminine souvent condamnée à des démonstrations « bitch » en petites tenues, l’Américaine devra forcer sa nature, prendre les risques que sa voix mérite pour suivre les traces refondatrices d’un R’n’B plus proche des Neptunes que de Toni Braxton. Quand l’anodin façon MTV devient une marque de fabrique, les disques demeurent d’étranges objets sans âme qu’on se garde bien d’écouter par plaisir. Avec son mélange de modernité superficielle et de vieilleries fondamentales, Lina tire de justesse son épeingle du jeu et évite la sanction suprême de la non-classification. Si avec « Stranger on earth », elle se démarque de la concurrence de potiches à la bassesse déraisonnable, elle nous n’offre rien de plus qu’un disque au mieux acceptable au pire détestable.