Dans la nouvelle famille du rock’n’roll, Trail of dead était l’enfant malade, celui qui atteint d’une grave pathologie ne parvenait pas vraiment à communiquer avec les autres. Trail of dead est à part, il est mis à l’écart. Trop violent et noir, trop engourdis aussi pour ses demi-frères qui préfèrent jouer entre eux ,au jeu de plus glamour, du plus télégénique, qui préfèrent jouer à la lumière. Mais à vouloir apparaître trop sauvage, trop à l’écart de sa famille (et de ses amis), on finit par se perdre et ne plus trop savoir où se situer. C’est là où le nouveau Trail of dead atteint ses limites. Dans son « Worlds apart », les Texans semblent chercher à se démarquer à tout prix et à n’importe quel prix, et en oublient parfois l’essentiel, c’est-à-dire les chansons. Leur écriture de possédés, d’hérétiques a disparu, ils ne marquent plus leurs chansons au fer rouge, n’utilisent plus des barbelés pour contenir toute leur hargne, mais plutôt des effets presque gothiques (grotesques ?) qui n’ont pas la simplicité comme qualité première. C’est dans la face progressive du rock que Trail of dead se cherche un second souffle, une nouvelle vie. Le problème, c’est que le progressif a, de tout temps, été un genre en état de délabrement avancé, une musique qui pue le mort et la moisissure, et ce n’est pas Trail of dead qui parviendra à lui offrir un coup de neuf. Et ça malgré toutes leurs bonnes volontés. |