Murat est un type marrant, parfois un peu tête à claques mais toujours beau à voir. Bavard comme pas deux sur les plateaux télé où il s’est fait une spécialité de foutre le bordel, bavard comme pas deux à la radio où JLM parle à ne plus s’arrêter quitte à perdre le fil, quitte à se tromper de sens, il n’en demeure pas moins qu’il nous fait bien rire. Contrairement à beaucoup d’auteur Français des générations suivantes qui ne feraient même pas rire des petites amies chatouilleuses, trop coincés entre piteuse autocongratulation et prétention artistique bien au-delà de leur réel talent. Murat aujourd’hui ne dit plus rien au travers son flot de paroles, il brasse de l’air et parfois ça rafraîchit l’atmosphère. De toute façon, jamais Murat n’a la parole plus intelligente que lorsqu’elle est enregistrée sur disque. Malgré les nombreux albums sortis en peu de temps, l’auvergnat, sorte de philosophe-goujat, est toujours aussi inspiré. Chacun de ses disques, depuis le grand « Le moujik et sa femme », correspond un adjectif qui sert de ligne de conduite. Pour « Mockba » c’est l’adjectif tendre. « Mockba » est un disque plein de tendresse, un disque fait d’amour et d’amitié. Toujours en compagnie de Fred Jimenez, entouré le temps d’une paire de titre par l’extravagante Camille et la classique Carla Bruni, Murat nous offre des disques comme d’autres offriraient, pour gagner leurs croûtes, des nouvelles hebdomadaires à une revue littéraire populaire. Ecrites à la chaîne, ses chansons respirent là vie. On y trouve du bon et du bâclé. On y trouve aussi des perles. On y trouve tout ce que lui seul est capable de nous apporter. « Mockba » n’est ni un bon disque, ni un mauvais disque, c’est un disque de Jean-Louis Murat, c’est-à-dire un indispensable moment de vie. |