Premier album plus hip-hop que trip-hop même s’il est tentant de le classer au coté des précurseurs Massive attack ou du primitif (au sens noble et moins noble du terme) Tricky, pour ses jeux sur les sons et les structures (« Skyscraper »), pour les rythmes, les beats lancinants et enthousiasmants, pour ses accompagnements de cordes discetes (« So few words », « Organ song »), pour la mélancolie latente (« Headspace », « Parvaneh (butterfly) ») et aussi pour les voix de Roya Arab et du MC Rosko John qui viennent se poser sur les arrangements très soul (« Darkroom »). Derrière leurs manettes de producteur D. Keeler et D. Griffiths, têtes pensantes, têtes chercheuses inventives, font des merveilles. Si leurs cultures s’avèrent hip-hop (c’est indéniable), ils désirent plus que tout flirter avec les limites du genre, ils veulent briser les chaînes du genre, sortir du carcan que la plupart des concurrents s’évertuent à créer. Pour faire simple, « Londinium » est tout simplement un disque magistral, un premier opus de toute beauté et d’une force intérieure jamais démentie. Pour faire tout aussi simple, on peut affirmer qu’un grand groupe est né avec ce disque, ou plus qu’un groupe, un duo complémentaire capable d’un coup de génies. |