Avec « Both sides of the gun » double album à double face, Ben Harper déçoit en partie. Ce qui ne nous était pourtant jamais arrive avec lui. Mais cette fois, sans pour autant remettre en cause les qualités, de monsieur Harper, nous ne sommes pas vraiment au rendez-vous. L’explication en est simple. Si jusqu’à cet album, Ben Harper faisait aussi des figures de style comme avec les Blind boys of Alabama, choisissait une voie à suivre le temps d’un disque, cela n’était pas la principale caractéristique. Il y avait avant tout une beauté incroyable de ses mélodies, ses mises en formes boisées ou électriques, sa voix chaude. Sur « Both sides of the gun », les figures semblent imposes, sont trop marquées et finissent par prendre le pas sur tout le reste. Double album avec une partie très rock et très électrique, une autre plus pop-folk et très orchestrée, il ciselle, partage ses morceaux en deux catégories pour au final perdre pas mal de cohérence. Il y a toujours sur « Both sides of the gun » quelques perles, de moments de pures grâces mais ils sont trop noyés, trop isolées sous une incompréhensible outrance, sous un choix ordonné et trop maîtrisé du monstre à deux têtes alors qu’une seule aurait largement suffit. A vouloir trop en faire, Ben Harper se prend en partie les pieds dans le tapis. Gageons qu’il se relèvera vite. |