Sans jamais l’avoir rencontrée (ce n’est pas l’envie qui nous manque) et rien qu’à l’écoute de « Alright, still », nous décidons que Lily Allen est obligatoirement une chieuse, une petite garce qui possède tout les charmes en plus de pas mal de talent et surtout qui sait exactement où elle veut se rendre dans la vie comme sur disque quitte à pourrir la vie de son entourage pour un résultat qui en valait la peine. Car Lily Allen veut être à la fois Kelis, Joe Strummer, Mike Skinner et Françoise Hardy, pari culotté et en partie raté car au final elle ne sera aucun des quatre, elle sera seulement Lily Allen, jeune fille à rendre tous les pépères une peu pervers, tous les étriqués du sexe et de l’esprit complètement jouisseurs de la vie. Ses chansons sucrées (« Not big ») ont un arrière goût un peu amer et bienvenu. Toujours sautillantes et nerveuses, nous tombons sous leurs irrésistibles charmes sans que nous ayons réellement besoin de nous renier. Lily Allen réussit là où, dans un autre genre, les Pipettes ont échoué. Avec ce mélange (ou malaxage) brillant de pop, de R,’n’B et de Raggae, elle passe l’Angleterre peopolisée au crible de sa plume ouvertement provocante. Même si derrière toute cette hype et ses réponses impeccables, nous suspectons un gros travail de préparation à la promotion, une retouche permanente d’une image un peu préfabriquée, nous ne pouvons pas enlever à « Allright, still » ses qualités et surtout le plaisir pris à son écoute. |