Le mot Fridge me fait penser au mot frigidaire. Pourtant cette électronique n’a rien de froide, bien au contraire, on s’y sent comme dans un lit douillet, bien au chaud et franchement à l’aise malgré la concentration demandée. Il me fait aussi penser à défricheur. Ce qui correspond bien mieux aux inventions et distorsions formelles sans cesse renouvelées d’un trio passionnant et ardu. Et cela dès l’introductif et sentencieux titre homonyme « The sun ». Après quatre albums sur lesquels, Fridge a pris à chaque fois un peu plus d’ampleur, la confirmation est fait d’une perpétuelle mutation sur l’exemplaire « The sun », disque hybride et foisonnant. Un peu post-rock, un peu post-pop, très post-électronique, « The sun » est un disque où l’expérimentation toujours dosée est constamment ramenée sur terre par une vraie écriture musicale (« Eyelids », « Insects »). Alors que l’on va passer l’été à danser en fluo sur la vague new-rave (Justice, Digistalism, Klaxons, Reverend and the Makers, Simian mobil disco,..), ce disque de Fridge en est l’intense contre-pied. Contemplatif et complexe, hétérodoxe et syncrétique, « The sun » sera une source d’hébétude vers laquelle on se tournera aux premiers signes de fatigues. |