« Loney, noir » est un disque brutal. Non pas parce qu’il nous noie sous un flot d’électricité et d’énergie. Il est brutal car il nous prend par surprise et nous sort de notre léthargie. Jusqu’à ce jour, Loney, dear nous était totalement inconnu. Et, s’il nous noie sous quelque chose c’est sous une vague de beauté (« I am John »). Tout en délicatesse, tout en douceur, ses pop-songs nous massent, nous enveloppent d’un climat parfait. Pas trop chaud, pas trop humide, tempérée et lumineux. Ces chansons, recherchées, travaillées, modelées, apparaissent comme des absolus, des victoires sur la bêtise et sur la vulgarité crasse auxquelles ce printemps d’élection nous a presque habitué. Depuis Elliott Smith, seul Sufjan Stevens et Andrew Bird, ont atteint un tel niveau de perfection classique (« Hard days 1,2,3,4 »). Au placard tous les Rufus Wainwright et autre Tom McRae. « Loney, noir » est un disque merveilleux, un conte sonore quasi féerique où le réel se mélange au fantasme et au rêve, et le tout raconté, chanté, par un ange dont la seule religion est la musique pop. Et nous y croyons très fort. Nous croyons au succès populaire d’un songwriter capable de chefs d’œuvre tel que « No one can win ». Avec Loney, dear, nous avons trouvé un magicien du songwriting, un type qui transforme en or chacune de ses idées mélodiques. Un type à la fois généreux et génial et donc le talent n’a d’égal que son devenir indispensable dans nos vies. |