Ils ont beau dire, en l’absence des Noir désir, une tripotée de groupes cherche à s’infiltrer dans cette brèche vacante et à prendre la place inoccupée. Même si rien ne vaut l’original, personne ne pourra remplace Cantat, même si la majorité de ces groupes ne sont rien de plus que de fades copies sans saveur, certains dont Luke, sans doute le meilleur à ce petit jeu là, s’en sortent haut la main. On les absout alors, de toutes ces petits tendances au copier-coller qui pourraient énerver, pour profiter pleinement d’un disque plein d’un rock teigneux, littéraire (avec des titres comme « A l’intérieur », on n’est loin des miteux rendez vous avec le gang) et orgiaque. Un disque intense dont les refrains comme les couplets sont de puissantes déflagrations plus que convaincantes. A ce qui prétendent que le Français n’est pas une langue rock’n’roll, il serait temps d’expliquer que ce n’est pas une question de langue mais d’attitude, de phrasé (« La terre ferme »), d’intonation, de mots, de fantasmes et de désirs, de toutes ces choses que Luke utilisent à bon escient pour faire de ses morceaux des escarmouches électriques qui nous font taper du pied, bouger le tête sans arrière pensée (le très Pixien « La nuit et le jour »). « Les enfants de Saturne » est sans conteste un des trois meilleurs albums de rock Français de l’année. |