Ce qui frappe tout d’abord chez Iron & Wine, c’est cette voix de velours, chaude qui vient se poser sur ce folk habité et tendre à la fois. Des groupes de folk il en existe des milliers : des classiques, des traditionnels, des néo, des sudistes, des progressistes et des conservateurs, des filles et des garçons. Il existe aussi Iron & Wine qui n’appartient à aucune catégorie bien précise, à aucune famille centrée sur son gourou, malgré un disque édité en compagnie des superbes Calexico. Leurs chansons sont trop discrètes, elles sont presque un soupir mis en musique (« White tooth man »), on ne les entend guère, elles ne déchirent pas la nuit, elles s’intègrent dans le silence ambiant et se mêlent à lui pour nous apaiser encore mieux (« Boy with a coin »). Ecouter « The shepherd’s dog », disque à la richesse cachée mais infini, c’est s’accorder une bénéfique plage de repos, une aire de relaxation naturelle. Comme une lanterne dans la nuit, « The shepherd’s dog » est un disque qui nous éclaire, et si ses fondements semblent naturels, s’il coule de source avec tranquillité, même ses quelques remous sont les bienvenus et nous piquent de leurs charmes vénéneux. Comme à son habitude, Iron & Wine opère en eaux profondes et, en manque d’oxygène, touche à la grâce même. |