« The flying club cup » est un album magnifique. Tout simplement et rien de plus. Beirut, c’est à dire Zach Condon, est un magicien capable de mettre en scène son folk dans des décors inhabituels dont on se demande comment avons nous pu vivre sans. Sans ces morceaux à la beauté renversante (« Nantes » ou « A Sunday smile »). Sans ce disque intemporel avec une pochette qui marque pourtant une envie de passé. Mais un passé décomposé, recomposé, qui ne prétend jamais qu’il était mieux qu’aujourd’hui, un passé jamais conservateur, mais plutôt fier car la beauté lui appartient toujours un peu avec cette inévitable pointe de nostalgie qui nous gagnera tous un jour. « The flying club cup », sa musique du moins, n’appartient pas au passé. Il n’appartient pas au futur. Il n’appartient surtout pas un présent. Ce folk sorti du cerveau de Beirut, est un univers à lui seul, un monde à part, mi-manouche, mi-oriental, sans flèche de temps, un monde de contemplation, de songes étranges et exaltants. Plus aboutis, plus amples que « Gulag Orkestar » son précédent et premier album, « The flying club cup » est la deuxième pierre d’un des édifices discographiques les plus merveilleux du moment. Citons, Sufjan Stevens, Loney dear et Richard Swift (notre dernière découverte) comme rares équivalences sans pourtant atteindre les sommets architecturaux et les ornements uniques des chansons évidentes de Beirut. |