Wilco est sans doute le groupe, parmi tous ceux qu'il m'a été donné d'entendre (et sans me vanter j'en ai entendu pas mal), qui me laisse le plus perplexe par sa faculté, sur un même album, à toucher au génie le plus ultime sur la moitié des titres, tout en étant capable des pires rengaines sur l'autre moité... Je ne plaisante absolument pas!
Sur les deux précédents albums « A ghost is born » et « Sky blue sky », écoutez, en vrac: « Wishfull thinking », « Company in my back », « Theologians », « Shake it off », « On and on », « What light ». Combien d'entre vous s'écrieront « mais qu'est-ce que c'est que cette daube? » ? Une bonne partie, m'est avis. Alors quoi? La critique est-elle tombée sur la tête? Et bien en fait... pas du tout. Car, sur ces mêmes albums, prenez «At least that's what you said », «Spiders », «Handshake drugs », «Muzzle of bees » sur «A ghost is born » , «Side with the seeds », «Impossible germany », et «You are my face » sur «Sky blue sky » et vous prendrez une claque monstrueuse... Ben oui ils sont comme ça, Wilco. Et « Wilco (the album) », le cru 2009, ne déroge pas à la règle. Ca commence tambour battant avec «Wilco (the song) », sorte de version moderne de « Hello There » de John Cale (sur « Vintage Violence »): même piano martelé, même rythmique endiablée, la guitare en plus: emballant. On embraye sur un « Deeper Down » country sucrée, bien goûleyante, « One Wing » est pas mal aussi, et la suivante est la meilleure chanson de l'album, wilco-esque en puissance: « Bull Black Nova » aux réminiscences de « Spiders » et des ses guitares archi-agressives. Après ces quatres titres, un quasi sans-faute, j'ai cru que je tenais enfin l'album parfait de Wilco. Sauraient-ils tenir ainsi le rythme jusqu'au bout? Le suspense n'a pas tenu longtemps: dès la cinquième piste, on s'emmerde ferme, et on s'emmerdera ainsi jusqu'à la fin... La déception est grande, mais on relativise: ils sont fidèles à eux même, entre grandeur et décadence. Pour finir, je prends le meilleur des trois derniers Wilco, je les compile ensemble et... j'ai le meilleur album des années 2000, haut la main. Mon conseil? Faites pareil! Ainsi, vous comprendrez, et vous ne jurerez plus que par Wilco. |