Premier disque de Mull historical society, "Loss" est un album dans lequel il fait bon de se perdre. Des guitares pop d'une tendresse immense, quelques claviers légers et dociles (le racé "Public service announcer" en ouverture), des sonorités étranges (une poignée de cloches de Noël bien foutues sur le magnifiquement délassant "Instead") pour un ensemble d'une lenteur triste et belle à pleurer. Sortit de l'île de Mull, Colin McIntyre nous offre en "Loss" un disque exceptionnel. Tout en beauté pure et précieuse ("Strangeways inside"), en arrangements fluides ("I tried" où l'on croit entendre le Mercury rev de Deserter's songs), "Loss" nous laisse béat d'admiration pour le premier essai d'un type à l'apparence des plus communes. Mais comme l'habit ne fait pas le moine, c'est l'habileté mélodique de McIntyre ("Watching xanadu", le popisant "This is not who we were" ou encore "Paper houses"), son esprit artistique ravageur, sa prédestination à la perfection qui nous séduisent totalement, sans retenue. Les quelques envolées électriques ("Animal cannabus") dépassent les plus hautes couches atmosphériques tant une grâce fabuleuse s'échappe de chaque couplet. Largement plus classe que Electric soft parade, plus impressionnant que la ribambelle de songwriting somme toute moyen qui traversent la Manche, c'est la nouvelle livraison britannique Mull historical society. Retenez bien ce nom. |