A l'écoute de ce coffret de trois CD (qui regroupe toute la discographie du groupe), on se demande comment l'aborder et on se dit que Bästard nous met dans la merde. Post un peu tout, totalement expérimental, empli de trouvailles plutôt infernales, leur musique est comme la fusion de l'ère industrielle et des biotechnologies, l'ensemble de leur discographie est une sorte de plasma qui s'écoule avec force pour occuper un maximum d'espace. Mutante autant que fondamentale, le post-rock de Bästard est un concept où les sonorités gagnent le combat face à la mélodies. Et cela avec une énergie et une rage qui couvent en permanence. Utilisant le repère chronologique, "The acoustic machine" nous fait suivre l'évolution du groupe dont le premier disque éponyme pourrait se comparer à une oeuvre incantatoire sorte de flash déconcertant et fantasmé, et le dernier comme un apaisement singulier et bouillonnant d'idées avec une approche plus minimaliste et jazzy de la machinerie post-rock. Reconnus dans le monde entier (Andy Briant de Tortoise a produit leur dernier album "Radiant, discharged, crossed-off"), les Lyonnais tardent à se faire un nom chez eux. Espérons qu'ils y parviendront avec "The acoustic machine" tout en sachant que la complexité fait fuir. Mais comme dirait l'autre "Qui fuit la complexité est un ...". |