En écoutant le sixième album de Katerine il est remarquable de noter à quel point le Français à évolué, quittant les marges d’un amateurisme forcé et d’un kitch souvent impotent pour pénétrer de pleins pieds dans la chanson Française. Mais, une chanson Française décalée et au verbiage déjanté à mort. « 8eme ciel » ne fait au final que confirmer toutes les choses déjà entrevues sur ces deux derniers disques. En prolongeant sa nouvelle ligne de conduite très irrespectueuse des conventions, Katerine jouit ici à la fois d’une aura intacte et d’un talent à l’ironie douce amère. En faisant d’un éclectisme imposant une sorte de marque de fabrique, il parvient tout de même à garder sa cohérence (on le reconnaît immédiatement quels que soient les morceaux) et à sortir un disque qui tient structurellement la route. A coup de petites odeurs, de simples coups de pinceaux électro…choc, il nous montre son terrible labyrinthe interne dans lequel on se perd autant par curiosité malaisante que par pur amour de ses chansonnettes au cynisme patent. De toute façon quelles que soient les explications tordues qu’on pourrait donner pour faire passer notre amour (ou tendresse) envers Katerine, à la fin, il ne restera qu’un simple objet de décoration sonore délicat, un disque bizarre et tendre qui nous fera atteindre, peut-être pas le sixième, mais au moins l’unique ciel. |