Avec son titre qui veut tout dire (il était temps d’aller à la rencontre des Bellrays) « Meet the Bellrays » est certainement le disque qui marque un nouveau départ pour ce groupe qui semblait cantonner à l’ombre la plus ingrate. Depuis dix ans, les Américains sévissent dans les circuits parallèles du rock’n’roll Américain avant de sortir cet album qu’on prend en pleine gueule comme une révélation quasi-christique. Sauvage et inadapté, « Meet the Bellrays » est la réunion de deux opus sortis en catimini aux Etats-Unis. En plein renouveau rock’n’roll essentiellement axé sur la réappropriation et l’adaptation d’un passé houleux, The Bellrays préfère l’invention et parvient à nous empêcher la citation de trop de référence. Et le gâchis de toutes ses années passées en attendre la place qui leur revient du droit, a, au moins servit à engendrer une frustration supplémentaire découlant sur une explosion hors norme (« Killer man »). Une explosion punk pour les guitares et soul pour cette voix black qui écrase tout sur son passage (« Blue circle »). De cette fusion sort une lave brûlante dans laquelle, après quelques hésitations, on décide de plonger sans retenue quitte à se retrouver en enfer. « Meet the Bellrays » est un album à rencontrer de toutes urgences sauf allergie incurable à l’énergie abrasive du rock’n’roll auquel on ajouterait une pincée de soul organique. |