Si la descendance engendrée par « Bad religion » n’est pas obligatoirement ce qui se fait de mieux dans le punk-rock (les piteux Offspring par exemple), eux demeurent sans reproche (sans peur non plus) depuis de longues années. Des années à défendre les armes électriques à la main, leur petit bout de terres musicales, leur chez eux, des envahisseurs en tout genre. Musicalement « The empire strikes first », c’est toujours le même punk-rock dense, acide, joué par des Bad religion en grandes formes. Formellement, même si cela reste limitée à une esthétique électrique assez basique, on se laisse embourber par ses traînées de lave en fusion dont ils ont le secret. Dans « The empire strikes first », il y a strikes, c’est-à-dire strokes avec un i. I comme icare qui s’est trop approché de soleil et a fini par se brûler les ailes, les Bad religion montent trop haut, trop près de la température de fusion pour bénéficier du succès commercial de groupes plus propres sur eux, plus jeunes et malins pour ne pas dire cyniques. Car si quelque chose ne qualifie pas Bad religion, c’est bien l’adjectif cynique. C’est même ce qui pourrait leur manquer pour être reconnu à leur juste valeur par la presse internationale. |