Enfermé dans notre chambre, à quinze ans surtout, le volume de la stéréo à fond, et les parents qui s’égosillent en nous demandant de baisser un peu, « Red bedroom » aurait fait des ravages, nous aurait donné une joie spontanée avant de retourner tête première vers ce mal vivre adolescent. On aurait cru découvrir la lune, toucher les étoiles, on aurait cru découvrir l’immensité du punk-rock et la power-pop. On se serait cru les premiers et les derniers. La trentaine atteint involontairement et bien malgré nous, « Red bedroom » devient un formidable ballon d’oxygène, car il réveille en nous des sensations adolescentes qui ne réapparaissent que de plus en plus rarement. Sans nostalgie aucune, on regarde les années passées tout en écoutant un album qui vaut le détour. C’est vrai que ce disque n’est pas un chef d’œuvre, qu’il ne présente rien de bien nouveau, mais on s’en fou totalement. « Red bedroom » est au final tellement jouissif que nous en n’oublions tout le reste, même que nous avons trente ans et qu’il n’est peut-être pas fait pour nous, même que nous sortons de réunion avec des gens ternes qui n’ont plus rien à foutre des Clash, et que nous ne sommes plus fait pour ça. |