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The Rakes (Marseille)
 

par Harry (07/04/06)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

The Rakes à Marseille le 5/04/2006 par Harry

Un concert avec un groupe de pop-rock Britannique est toujours attendu avec une certaine fébrilité. Impossible de présager la qualité scénique d’un groupe avant de le voir. Il suffit de se souvenir des premières tournées désastreuses de groupe comme Super furry animales et bien d’autres pour être toujours un peu inquiet quelques heures avant le grand rendez-vous. On vous rassure tout de suite, sur scène The rakes est à la hauteur de ses mémorables morceaux dont on ne se lasse pas. Mais avant de pouvoir écouter ses quatre adolescents radieux et un peu paumés, grands et têtards à la fois, nous eûmes droits à Lo en première partie.

D’abord un peu de LO

Une basse qui tue, une guitare avec ses percées noise, une batterie qui déménage, une chanteuse à la Karen O, un bonnet sur la tête d’un chanteur, et c’est partie pour une série de morceaux punk-rock bien dans l’air du temps post-punk. Le résultat devant une salle pas encore bien remplie fut pourtant épatant. Comme une mise en bouche parfaite, on pourrait presque crier : « Allez LO ».
Si ces cinq Français possèdent quantité de qualité, il nous faut bien reconnaître qu’il y en a une qui sort clairement du lot (du Lo ?), c’est cette chanteuse (dont nous ne connaissons même pas le nom). Un peu survoltée, elle survole de sa classe impure, déjanté et hautaine à la fois le reste du groupe. Musicalement parlant, les morceaux de Lo se situent entre les Yeah yeah yeahs, les Breeders et The kills.
En leur compagnie nous passons un excellent moment, le temps d’une première partie suffisamment longue pour nous apercevoir que Lo possède de nombreux morceaux tous d’égales qualités et que nous serions curieux de les écouter sur disque. Au final la salle nous a semblé séduite et c’est tout juste si l’espace d’un instant, nous ne nous sommes pas demandé si The rakes ne risquait pas d’être en partie éclipsé par ce groupe au potentiel évident.

Ensuite beaucoup de bière.
Un instant de courte durée puisque devant une salle bien mieux remplie, The Rakes allait dès le premier titre remettre les choses à leur place. The rakes c’est autre chose. The rakes c’est une détonation permanente, c’est du feu aux poudres. C’est aussi un retour à la champion’s league après un passage en coupe de la ligue où les matchs même spectaculaires paraissent toujours un peu plus terne. Vêtus avec une simplicité désarmante, les membres de The rakes n’ont à priori pas besoin d’apparat pour se faire valoir. Ils ont suffisamment confiance en leurs morceaux pour nous apparaître totalement non stylés, sans élégance vestimentaire particulière alors que d’autres font du costard l’unique argument de ventes de chansons négligées.
Ce qui frappe d’entrée chez eux, dans leurs morceaux surtout (comme « Strasbourg ») c’est ce coté Joy division (toute proportion gardée bien entendu). Ce qui frappe ensuite, c’est ce putain de batteur (Lasse Petersen) à l’efficacité redoutable qui cogne tout en finesse. Un batteur comme il en existe une poignée à peine. Un type qui sait s’effacer au bon moment pour laisser les mélodies prendre leur envol, et qui sait aussi en remettre une couche quand il faut.
Quand à Alan Donohoe, patin désarticulé, sorte de Nat (de Six feet under) adolescent et toujours vivant, il séduit par un charme éblouissant sans jamais trop en faire. Faussement naîf et éloquent à la fois, il est un type honnête qui joue au faussaire, alors que beaucoup sont l’inverse. C’est ce qu’on appelle la classe à l’état pur. D’ailleurs, sur la scène on ne voit que lui et désolé pour les autres s’ils demeurent dans son l’ombre.
Les titres du premier album se mélangent aux nouveautés (« All to human ») et à la reprise très attendue de Gainsbourg (le mémorable (« A man with a job »). D’une efficacité rare, chacun d’entre eux se révèle une nouvelle fois comme un hit potentiel (« We are all animals », « Violent ») si les radios avaient meilleurs goûts (ne jamais oublier que le même soir, Marseille recevait la star academy devant au moins 50 fois plus de personne). C’est à désespérer.
On donnera peut-être une mention spéciale à l’incroyable « Open book » et à « Terror! » chanson en forme de bombe à fragmentation, brûlot pop-punk à mettre entre toutes les oreilles. Le set principal se termine sur un « 22 grand job » magnétique avant trois titres pour un rappel impressionnant.
Avec son déversement d’électricité et d’énergie sonore, The rakes a conquis Marseille. The rakes est définitivement un des meilleurs groupes britanniques du moment sur scène (allez les voir sans hésiter partout où ils passent) comme sur disque. D’ailleurs leur premier disque continu de tourner en boucle sur nos platines alors que d’autres groupes du même acabit sont déjà classer au garage. Les stars prépubères d’Arctic monkeys de passage à Marseille dans un mois n’ont qu’à bien se tenir. Au jeu des comparaisons je ne suis pas certain qu’ils tiennent réellement la route. On essaiera de vous tenir au courant.