David Pajo, ex Slint, ex Tortoise, ex Papa M, est un de ces artistes Américains qui, sans toucher au réel succès, sans devenir millionnaire en dollars, ont influencé des dizaines de groupes autrement connus et sanctifiés. Pour David Pajo, nous pourrions citer tous les groupes de post-rock actuels et passés, ainsi que certains auteurs d’un pop mirifique comme Mercury rev ou encore Giant sand. Sur « 1968 », album édité sous son seul nom, l’Américains prend des chemins de traverse et laisse de coté ses inventions formelles post un peu tout, pour se concentrer sur une pop-folk travesti que l’on croirait tout droit arrivée de l’année 1968 (« Who's that knocking »). Exercice de style ou plaisir personnel d’un auteur qui désirait se changer les idées, « 1968 » est, au final, un disque respectable qui se mesure avec les chefs d’œuvre des années 60. Sans vraiment les égaler (sinon nous aurions eu à faire à un paradoxe temporel), il parvient à tirer son épingle du jeu avec facilité et talent. David Pajo mérite tout les honneurs, non seulement pour son rang d’artiste culte, mais aussi pour ses disques toujours impeccables. |