Groupe : Montgomery

Producteur : Non disponible

Distribution : Naïve

Année : 2007

Genre : Chanson

Entre la nouvelle chanson Française qui pue de la gueule à cause de son conservatisme très UMP et le rock Français parisien et pisse-froid, rares sont les artistes de chez nous qui font preuve d’une réelle singularité et d’une belle ouverture d’esprit comme des sens. Montgomery est de ceux-là. On comprendra volontiers ceux qui seront rebutées par cette approche subtile et désaxée de la pop musique et de la chanson. Mais gardons à l’esprit que c’est avec les désaxées que l’on fait les plus belles aventures, des aventures sonores presque cinématographiques. Il suffit d’écouter les deux premiers titres de cet album (« Champagne » suivi de « Melody ») pour entrevoir toute la richesse d’inspiration d’un groupe qui doit plus, dans l’esprit au moins, à Gainsbourg qu’à d’autres auteurs surévalués et sur le retour car ici tout est ciselé mais rien n’est muselé. C’est avec une absolue finesse (les mélodies, les arrangements, les sonorités plus numériques) avant d’être pervertis par ces cerveaux quelque peu embués mais toujours capables de faire les bons choix, d’emmener ces chansons bancales dans de bonnes directions quoique surprenantes (« Ornicar »), que les morceaux de « Montgomery » sont écrits, construits puis déconstruits dans une ode permanente à l’imaginaire et à l’originalité. Lymphatique (et cotonneuse dans le cas de l’exogène « Jeremy », rude dans le cas de l’électrique « Ma chair »), « Montgomery » est l’entrée discographique d’un groupe qui, si on lui en laisse l’occasion, nous emmènera obligatoirement sur des terrains que ne nous pouvons imaginer.