"Serotonin" est le 3ème album des Mystery Jets. Que dire? Parfois on se demande pourquoi on est obligé de parler des choses. Le langage ne saisit rien. C'est comme essayer de piéger de l'eau dans sa main. Je n'ai pas grand chose à dire sur les Mystery Jets. Non pas que leur musique ne soit pas intéressante. Ils se débrouillent bien, certaines de leurs chansons sont entraînantes. Il y a de l'ambition dans les orchestrations. Mais voilà : je reste un peu en dehors. Ça ne me touche pas vraiment. Et pourtant en me renseignant sur le groupe avant d'écouter l'album, j'avais glané quelques infos qui suscitaient l'intérêt. D'abord, ils sont désormais chez Rough Trade, qui est une crèmerie admirable. Ensuite ils ont embauché le producteur Chris Thomas. Ce gars là a bossé sur "Paris 1919" de John Cale, "Never Mind The Bollocks" des Sex Pistols, "Dark Side Of The Moon" (Pink Floyd pour ceux qui vivent sur une autre planète). Il a traversé les époques, on l'a aussi vu aux côtés de INXS ou Roxy Music. Une pointure donc. Il fallait bien ça pour servir l'ambition du disque. On a vraiment l'impression que les Mystery Jets ont voulu fournir une réponse aux MGMT. Il y a de réelles similitudes entre la musique de ces banlieusards (ils viennent de Twickenham) et celle de leurs sparring partners de Brooklyn : un goût prononcé pour une certaine sophistication, des mélodies pop accrocheuses, une nostalgie des années 70 et 80. S'il fallait coller une étiquette sur ce genre, et comme on est parti pour parler des choses, autant aller à fond dans l'estampillage, le classement, et la schématisation partiale, on appellerait ça de la pop rock electro glam. C'est pourri, mais j'ai gagné une ligne sur mon article. Redevenons un peu sérieux. "Serotonin" est un album honorable, mais il est loin d'égaler les 2 albums de MGTM (je suis fan des 2 albums des petits gars de Brooklyn, c'est dit). Il y a tout de même quelques titres qui se démarquent : «Serotonin» et «Dreaming of another world» pourraient faire des tubes. On pourrait les garder sur une compilation de chansons valables négligées parce qu'elles se trouvaient sur des albums moyens. Ceci dit il n'y a pas vraiment de fossé profond entre ces 2 réussites et les autres chansons. Ça tient à pas grand chose. Il se passe parfois quelque chose quand on écoute l'album, mais les quelques pics d'émotion ne suffisent pas à assurer une marque profonde dans l'esprit. J'ai quand même été lire les chroniques de quelques webzines confrères. Selon certains avis, par rapport aux albums précédents, les arrangements auraient une qualité supérieure alors qu'il y aurait une perte de qualité mélodique. Ça donne envie d'écouter ce qu'il y avait avant : ces 2 albums qui ont permis aux Mystery Jets de conquérir le public anglais. Ah oui, parce que je ne vous l'avais pas dit, mais ils ont du succès. Ils ont atteint la 42ème place des charts anglais avec leur album précédent. Au moins, cette info n'est pas une analyse caricaturale, c'est un fait. |