Groupe : Nelson

Producteur : Non disponible

Distribution : Diamond traxx

Année : 2006

Genre : Rock français

A priori les Parisiens de Nelson ont écouté tout ce que le rock et la pop au sens large ont pu nous offrir ces trente dernières années. Et c’est tant mieux tant ils parviennent à en extraire le plus important, le plus fondamental, le plus sombre et le plus touchants aussi. Le rock de chez nous, toujours à vouloir se placer sous les rayons de soleil n’a que trop rarement atteint ce niveau de tension. Renfrogné, « Revolving doors » doit autant à la cold (« The darkest parts of you true confessions ») qu’au Krautrock ou au post-punk (« Inside ») mais sans jamais copier ni copiner, en mettant toujours ses propres errements et angoisses au centre, ses propres rythmes martiaux et ses chants (hurlements, chuchotements, psalmodies) quasi guerriers autour. Disons pour simplifier que Nelson est à Interpol ce que James Murphy est à David Guetta. La qualité face au tape à l’œil, la puissance du son, du style face à la fadeur de l’image même s’il est vrai que les membres de Nelson s’habillent souvent en noir. Tout en psychédélisme diffus, en entêtantes et hypnotiques déformations formelles (le très rapturien « I [syc] stop » ou encore « Paid it all »), lieux-dits où les frontières entre la pop et l’expérimentation sont définitivement floues et révolues, « Revolving doors » est un grand album qui touche à l’excellence et qui, plus important encore, nous laisse sur le carreau comme groggy par ce rock indocile, extrême et caressant à la fois.