FullTimeHobby : le label londonien qui monte! On leur doit quelques réussites récentes, de Schoof Of The Seven Bells à Fujiya & Miyagi. Label éclectique, si on en juge par cette nouvelle livraison. Let's Wrestle est un groupe londonien qui fait dans le garage rock. Amis du punk et de la pop (étiquettes autrefois synthétisées dans l'appellation fourre-tout post-punk), fans de la compilation Nuggets, des Buzzcocks ou de Sebadoh, ce disque est pour vous! Le garage est bien vivant, et ce double album, oui vous avez bien lu, un double album, a une certaine tenue. C'est plutôt rare les double albums punk, généralement ce genre d'ambition est plutôt présente chez les tenants du prog rock. Ca n'est pas évident de s'enfiler 29 chansons garage, mais bon, ici ça passe. Un jour on écoute le CD 1, le lendemain le CD2. Evidemment il n'y a rien de neuf là-dedans. Mais répéter la geste primitive du rock est un acte essentiel. Lorsqu'on va à la messe et qu'on communie, on répète le rituel sacrificiel. Le corps du christ, Amen. Le sang du christ Amen. Et ça fait plus de 2000 ans que ça dure. Le prêtre qui officie n'invente rien. Il se plie à la nécessité de la répétition. L'âme humaine doit être sauvé à chaque instant, il peut rebasculer dans la mélancolie sans cette petite habitude. Let's Wrestle participe d'un autre type de répétition, le genre qui fait du bien aux esgourdes. Je pensais vraiment à Sebadoh au début, mais maintenant je pense que c'est la comparaison avec les Buzzcocks qui est la plus appropriée. Je me disais, "c'est pas mal, mais le mec chante vraiment faux". Sauf qu'en fait il ne chante pas si faux que ça, c'est juste qu'il a un accent english, cockney. Pete Shelley avait aussi cet anglicisme chez les Buzzcocks. Là, je pense aussi aux Jim Jones Revue. Encore des anglais. Londres redevient la capitale du rock garage. Le genre a perdu récemment un de ses membres prometteurs. Jay Reatard ne s'est pas réveillé un jour de 2010. Doux euphémisme mais l'hommage peut fort bien se passer d'allusions aux quelques abus ayant définitivement enfoncé le sus-dit dans les limbes du sommeil. Dire que j'avais prévu d'aller le voir en concert, mais passons, les regrets ne servent à rien. Let's wrestle. Faisons du catch? Merde, ça veut dire quoi exactement "wrestle"? Hop, petite recherche sur le net. Ca y est, j'ai le sens : lutter. Luttons donc. Contre quoi on lutte en fait? Facile : l'ennui, l'endormissement. Let's wrestle procure du plaisir. On peut chanter leurs chansons, danser dessus, ou juste s'agiter frénétiquement. Et en plus les textes ne sont pas trop cons, j'ai appris des trucs. Il y a la chanson "Song For Man With Pica Syndrome", vous connaissez? Là Wiki vient à la rescousse, encore une fois merci le Net :
"Le pica se caractérise par l’absorption d’objets non comestibles qui varient en fonction de l’âge de l’enfant : plâtre, plomb, sable, cailloux, cheveux". Ben voilà, on est moins con. Et on continue à sautiller dans l'appart en écoutant ça. Y a des fois, j'aimerais vraiment monter les potards, mais je ne peux pas, même si je ne connais pas mes voisins, je les aime. Et le sacrifice s'achève au dernier morceau, en rémission des pêchés. Let's wrestle. Amen. |