par David Le Croller (04/06/08)

Avant toute chose, remercions qui de droit. Tirons notre chapeau à la « Villette Sonique », un petit festival curieux qui n’en finit plus depuis quelques années d’emballer nos soirées de début d’été. Défricheurs, en marge et enthousiaste, ses organisateurs n’ont de cesse de donner la part belle aux découvertes, aux perles rares qui n’ont malheureusement que peu d’occasion de s’exporter. Car ce fût le cas ce mardi soir. Une scène de la Villette s’offrait pour la première fois à Paris aux Sunset Rubdown, nous donnant la chance de découvrir la pop flamboyante et le lyrisme stroboscopique d’un des combos canadiens les plus passionnants qu’il existe.

Sunset Rudown donc ou la folle aventure de 5 personnages détonants qui allaient embraser le temps d’un concert nos esprits. Car cette année, la chaleur venait du Québec, et plus exactement du cerveau en ébullition du prolifique Spencer Krug. Leader du groupe, l’homme est en effet un compositeur génial. Dans ses mains, les notes s’enchaînent et s’emboîtent aussi souplement qu’un contorsionniste. Loin des compositions classiques, les morceaux du groupe sont d’une richesse incommensurable, comme un terreau fertile sur lequel pousserait n’importe quelle jolie graine musicale. Car dans le jardin des Sunset Rubdown s’épanouissent (à l’image du tubesque « Shut Up, I Am Dreaming Of Places Where Lovers Have Wings « ) des bulbes de pop raffinées comme autant de fiers croisements entre le rock sec, classieux d’Interpol, et les mélodies lyriques de Shearwater. Admirons donc cette fleur qui brille d’une réussite éclatante et continue de pousser dans nos cœurs même de longues heures après un rappel trop court.