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Luke
 

par Pierre Derensy (18/10/04)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

Il était une fois un groupe qui s’était formé, puis déformé pour enfin se reformer dans la plus pur tradition des familles recomposées du nouveau millénaire. Comme dans chaque séparation, tout ne se passe pas parfaitement, il faut du temps, de l’engagement pour affirmer vouloir aimer à nouveau, un jour prochain. En musique c’est identique. Après le déluge : le beaux temps. Voici donc ‘La Tête En Arrière’ et voilà donc le nouveau « Lucky » Luke, heureusement sans Laura Gérra mais avec son leader charismatique : Thomas Boulard.

Contrairement à la logique, votre second album semble plus immature que le précédent ?
Luke : « C’est ce que je voulais faire parce que pour moi la maturité est une sorte d’insulte artistique. »

L’album est plus épuré, plus campé sur ses pattes ?
Luke : « On a essayé de ne pas mettre trop de temps pour l’enregistrer, de faire ça assez rapidement, ne pas changer les arrangements trouvés au départ. En allant plus droit que sur le premier album. C’est ce qui nous permettait de retrouver un coté plus instinctif et naturel. »

Faire le lien entre les guitares et les textes en français c’est une marque de fabrique dont vous êtes très peux à savoir exploiter la richesse ?
Luke : « J’ai l’impression que nous sommes de plus en plus à savoir le faire, des gens comme ‘Déportivo’ écrivent vachement bien. »

Justement, avec Déportivo, amicalement vous vous tirez un peu la bourre ?
Luke : « J’ai écouté leur démo il y a déjà un petit moment et on est tombé raide dingue avec les gars du labels. Depuis on s’est retrouvé sur la même longueur d’onde artistique et amicale. »

Avoir choisi comme titre « La tête en Arrière » c’était parce que vous étiez passé très près du coup de guillotine avec le groupe ?
Luke : « Le titre de l’album est une phrase qui n’a pas été pensée. C’est sortis comme ça pour la chanson ‘Soledad’, je trouvais qu’elle était révélatrice, symptomatique de la manière dont j’ai fais le disque. Il y avait un regard plus serein sur ce que l’on est vraiment, sur le passée, sur le pourquoi de la musique. Le fait de mettre la tête en arrière c’est avoir une attitude un peu frondeuse, un coté de défi envers les autres et la vie. »

Beaucoup de vos chansons sont très engagés ?
Luke : « Je n’entre pas dans le terme ‘engagé’ de manière générale, c’est à dire qu’il n’y a pas d’engagement très précis. J’accepte le fait d’être engagé dans un humanisme modéré, un humanisme du troisième millénaire, en essayant d’embrasser ce nouveau siècle avec conscience pour ne pas sombrer dans le nihilisme qui est finalement très proche de ce qu’on pu vivre les chrétiens avec l’an Mil. Pour moi c’est pareil. Le militantisme que j’emplois essaye de donner du courage aux autres. C’est ça qui me paraît important. »

Est ce que c’est parce que vous n’épargnez personne que cet album a rencontré la reconnaissance avec le public ?
Luke : « Je ne sais pas si le lien c’est ça, je pense que les gens aiment une chanson point barre. Je peux affirmer par contre, que sur dans mes chansons dites ‘engagés’ il n’y aucun moment ou je tire sur quelqu’un. Jamais je ne tire sur une ambulance. C’est ce que disait Deleuze : mieux vaut être poète que juge. Je préfère ma pluralité, n’ayant pas à choisir mon camp. »

Pour la production vous êtes resté fidèle à Daniel Presley ?
Luke : « Il y a eu tellement de changement dans le groupe que sur ce point j’avais besoin de stabilité. C’est quelqu’un avec qui ne j’ai pas besoin de discuter pendant des heures pour expliquer les choses. On fait ! »

Ce nouvel album a été conçu par la scène et pour la scène ?
Luke : « Exactement. Il est le prolongement de la scène et maintenant la scène le prolonge à nouveau. »

Tu l’as écris sur la route ?
Luke : « Ce n’est pas d’utiliser la route pour le faire, c’est plus un besoin à un moment de sortir tout ce que tu as emmagasiné. Il se trouve qu’à l’époque nous tournions et que j’ai sentis cet appel à faire jaillir ce que j’avais dans les tripes.»

Ce qui est étonnant c’est que votre public se scinde en deux catégories : la première ce sont les amateurs de votre premier opus et la seconde ce sont ceux qui vous ont découvert depuis ‘La Tête en Arrière’ ?
Luke : « Je m’en fous de savoir qui est qui. Je prends mon public comme un tout. Je crois qu’il y a une partie du public du premier album qui est parti car il n’a pas du tout aimé le second donc eux ne m’intéressent pas. Il y a une partie du public qui est resté et il y a aussi ce nouveau public : beaucoup plus nombreux avec des jeunes, des très jeunes qui ont envies de vivre le rock à fond et de donner énormément aux gens qui sont sur scène. Nous restent fidèle aussi les trentenaires qui aiment le rock et qui ont besoin d’avoir du gros son et des textes qui leurs parlent. Il y a une brochette de différentes personnes à un concert de Luke c’est ça qui est intéressant. »

Vous revendiquez ce coté Rock n’roll, pourtant vous évitez toutes les chansons de drague que tout bon disque rock’nrolien se part ?
Luke : « Ca fatigue une chanson d’amour. Quand un mec écris une chanson d’amour il a une écriture de macho, misogynes. C’est quasiment toujours « j’ai compris l’amour, j’ai compris les femmes ». Sur ‘Zoé’ dans l’album je m’adresse à une petite fille de manière amoureuse pour lui dire qu’elle peut aller avec courage vers l’avenir. »

‘Solédad’ le titre de l’une de vos chansons est aussi utilisé dans un album de P.Obispo et de la Mano-Negra, où iriez vous plutôt chercher de l’inspiration ?
Luke : « Obispo bien sur ! C’est le girondin qui parle ! surtout qu’il a fait un groupe que j’adore qui s’appelait ‘Indigo’ (rire). Mais non : la Mano bien évidemment !»

Pourquoi avoir gardé le nom de « Luke » au moment ou vous vous êtes retrouvé tout seul, pourquoi ne pas prendre votre nom personnel ?
Luke : « Parce que le contraire aurait été plus dur. Je faisais les chansons, je faisais les textes, je faisais les arrangements donc à un moment donné comme les départs se sont fait au fur et à mesure, la question ne sait jamais posé. »

Pierre DERENSY