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Ete 67
 

par Pierre Derensy (08/10/07)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

Eté 67 c'est tout neuf, c'est un sextet d'amis de lycée s'amusant avec le patrimoine de la musique. Natif de Belgique et dans l'idée que ce peuple est capable d'assimiler toutes les cultures pour en faire quelque chose de personnel ce jeune groupe mise sur une musique lumineuse et des paroles noires.



Est-ce que la musique remplace ces petites pilules de bonheur que vous chantez si bien en début d'album ?

Eté 67 : «(rire) Oui ! La musique nous sert à tenir au quotidien. Cette chanson énumère les façons dont les gens font face au quotidien : que ce soit les pilules, l'alcool ou les anti-dépresseurs. Alors nous on a la chance de vivre notre passion tous les jours de la semaine alors que la majorité se détendent le week-end et attendent uniquement que la semaine passe en travaillant de manière alimentaire. C'est clair que la musique est un super exutoire.»

Est-ce que c'était gagné d'avance de devenir un groupe signé ?

Eté 67 : «Non pas du tout ! je dirais même que c'était plutôt le contraire quand on a commencé à jouer ensemble. On ne faisait pas du tout ça avec l'ambition d'en vivre plus tard. Nous avons débuté très jeune ensemble vers 14 ans dans les anniversaires des copains, pour des soirées intimistes, en ne faisant quasiment que des reprises de groupes que nous aimions et qui nous ont inspirés au départ c'est-à-dire les groupes de la fin des années 60. Ce qui explique le nom du groupe. Les petites soirées se sont transformées en set dans les bars de la région de Liège et de fil en aiguille nous avons il y a 3 ans participés au chantier des Francofolies de Spa que nous avons remporté. C'est seulement à ce moment là que nous avons pris conscience que nos petites chansons commençaient à plaire et qu'il était possible d'en faire quelque chose. C'est à ce moment là aussi que nous avons décidé de nous lancer les deux pieds en avant dans l'aventure.»

De 2000 qui est l'année de formation de Eté 67 jusqu'en 2007 vous enchaînez les prestations ?

Eté 67 : «Nous voulions essentiellement nous produire sur scène car c'était un bon moyen de tester nos nouveaux morceaux. Nous pouvions ainsi voir comment les gens réagissaient. Nous étions dans une sorte de laboratoire qui permettait de faire avancer nos chansons.»

C'était important d'aimer les mélodies anglo-saxonnes mais de chanter en français ?

Eté 67 : «Important nous ne savons pas mais c'est comme ça que cela s'est fait. Cela n'a pas été mûrement réfléchi, il faut plutôt le voir comme un élan instinctif. Les mélodies anglo-saxonnes c'est ce qui a influencé et influence toujours notre musique par contre au niveau des textes dès que le groupe a commencé à jouer ses propres compositions c'était toujours en français. Nous n'avons jamais essayé d'écrire en anglais car nous voulions nous exprimer clairement avec les moyens les plus simples, de plus nous n'avions aucun intérêt à renier notre langue maternelle. Le français est aussi une langue magnifique. Nous répétons actuellement des chansons de Brassens et cela nous permet de nous conforter dans l'idée que la langue française est une langue riche et intéressante.»

Ce qui fait qu'une chanson comme « Le Quartier de la Gare » peut tout aussi bien nous terrifier que nous donner envie de danser ?

Eté 67 : «Nous voulions sur cet album faire coïncider des textes plutôt sombres en général sans se mettre de barrière au niveau de la musique. Nos chansons sont assez joyeuses, entraînantes et pop sur des textes limite lugubres. C'est ce décalage qui crée la richesse du disque.»

J'ai l'impression que la présence de Xavier Dellicour au saxophone, clarinette, Hammond et flûte permet de ne pas vous cloisonner dans l'image du groupe pop rock pur ?

Eté 67 : «Tout à fait. Il nous permet de nous lâcher, de laisser les titres vagabonder jusque dans leurs derniers retranchements. On peut se permettre de faire des balades jazzy avec une clarinette, ou d'inclure un saxophone dans une mélodie. L'idée du groupe de rock : guitare-basse-batterie avec les amplis à fond n'est pas notre tasse de thé.»

Outre la reprise de « On nous cache tout, On nous Dit Rien » on ressent Dutronc dans les paroles par exemple de « Marcher Droit » ou de Nougaro sur « Tu n'es pas là »?

Eté 67 : «Nougaro nous connaissons un peu moins, par contre Dutronc c'est quelqu'un que nous adorons tous au sein du groupe. C'est le premier, et un des rare à avoir su conjuguer des musiques rock avec des paroles en français intéressantes ou humoristiques. L'humour doux-amer de nos chansons vient en partie de chez Dutronc.»

Si on analyse votre écriture de chansons, on pourrait se dire que vos textes sont presque autant ceux d'un adolescent que d'un quadragénaire ?

Eté 67 : «Chaque chanson à sa recette. Il y a beaucoup de cynisme qui n'est pas réservé à un âge particulier. Idem pour nos histoires d'amour contrariés. Ce n'est pas un amour partagé et heureux et cette relation homme-femme éprouvante tu la subit dès ton plus jeune âge jusqu'à très tard dans la vie.»

Vous êtes signé sur un label prestigieux en Belgique qui est Bang ! Déjà découvreur de Ghinzu, Deus, Jéronimo, Girls In Hawaii ?

Eté 67 : «Il faut savoir que ces gens ont eu un flair prodigieux depuis quelques années en accumulant des projets et des artistes prestigieux mais que cela reste une petite structure de taille humaine. Bang doit correspondre à 10 personnes qui bossent dans une maison sur Bruxelles, ils sont tous abordables sans jamais mettre une quelconque pression aux gens qu'ils signent. On ressent tout ce prestige de Bang maintenant que le disque sort en France et que tout le monde nous en parle. Nous les croisions déjà avant dans les concerts, ce sont des gens avec qui nous avions discuté de notre projet et cela s'est fait sans aucune pression.»

Je suis obligé d'évoquer avec vous ce sujet des problèmes entre les flamands et les wallons est ce l'énième histoire belge pas drôle du tout ?

Eté 67 : «Je ne sais pas si c'est une histoire belge, si c'est drôle ou pas mais c'est clair que cette situation est bizarre à vivre, nous n'avons pas de gouvernement. C'est un conflit d'hommes politiques. L'exemple le plus simple c'est que nous avons joué à Bruges donc en Flandres et nous y avons passé un super moment. Les gens comprenaient nos chansons, les appréciaient tout autant que si elles étaient en flamands ou en anglais et nous n'avions pas l'impression de rencontrer une réelle différence. C'est une expérience qui nous prouve qu'il n'existe pas de conflit dans la population en elle-même. Sur notre album en Belgique nous avions enregistré un morceau de Brel avec un chanteur flamand en mélangeant les 2 langues et le résultat 'naturel' à beaucoup plus à tous nos auditeurs réunis.»

Sur scène vous jouez les chansons de votre album mais vous retrouvez le souffle de vos débuts en faisant des reprises et j'aurais aimé savoir avec laquelle vous vous amusez le plus ?

Eté 67 : «C'est difficile car nous répétons tous les jours en accumulant un nombre assez importants de reprises pour s'amuser et les insérer parfois dans nos sets, bien sur nous adorons «I'm Waiting For The Man » du Velvet Underground mais en ce moment c'est surtout «Mourir pour des Idées » de Brassens. Nous avons changé l'arrangement en le faisant ressortir de manière rock pour un résultat gai et entraînant. Sur la suite de la tournée française vous risquez de l'entendre.»

Eté 67 verra t'il d'autres étés et d'autres albums ?

Eté 67 : «Bien sur. Là on se consacre à pleins temps à la France pour installer chez vous ce que nous avons réussit à installer en Belgique c'est-à-dire un petit public sympa qui nous suit et nous permet de faire de la musique comme on aime la faire. C'est une petite ambition simple mais qui nous tient à cour.»