par Adrien Lozachmeur (28/04/08)

Après un set plaisant des Go Go Charlton, très noisy pop dans l’âme, les membres de Sebadoh se placent sur scène sans grand effet de manche. Il faut dire que simplicité est le maître mot des américains : simplicité du look (t-shirts informes, jeans), et bien entendu simplicité du son : le groupe de Lou Barlow incarne mieux que quiconque l’esthétique lo-fi qui en d’autres temps influenca le grunge avec le succès que l’on sait. Sebadoh persévère dans cette conception du rock, très punk dans l’esprit : on a l’impression que la maîtrise de chaque instrument est assez approximative mais tout tient du dérapage contrôlé. Et par une alchimie inexplicable, on reconnaît que c’est du Sebadoh dès les premières notes. Personne d’autre ne sonne comme ça ! La rythmique basse-batterie extrêmement excitante est une invitation constante au pogo, dont ne se privent d’ailleurs pas les premiers rangs formés de trentenaires en mal de défoulement. Pendant tout le set, le public de fans indéfectibles ne cesse de bouger sur les ballades survitaminées ou les morceaux plus hardcore. Parfois un solo de guitare déstructuré déchire l’air, mais là encore le contrôle reste total. Il y a un côté adolescent dans cette musique mais en même temps on sait qu’on a bel et bien affaire à des légendes du rock indé. Et Voilà les musiciens qui beuglent « gimme indie rock » comme des geek qui s’amusent à un concert de punk rock. Le fait d’avoir gardé cette soif de jouissance juvénile malgré leur statut n’est pas le moindre de leurs mérites.