par David Le Croller (28/05/08)

Scout Niblett incarne les extrêmes. Tour à tour fragile et déchaînée, l’américaine d’adoption aime à surprendre son public en brassant allégrement le brûlant et le glacé. C’est à ce jeu là qu’elle nous a encore tous kidnappé ce samedi soir à la Maroquinerie. Un jeu on ne peut plus sérieux car lorsque Scout chante c’est avec ses tripes et lorsqu’elle prend la guitare, c’est pour la saturer d’émotions. Constamment sur le fil, la miss souffle la tempête et l’accalmie, tout comme la rage et la mélancolie. Tout a commencé calmement presque comme dans un songe : « Do You Wanna Be Buried With My People », une ode à l’amour désespérée et contemplative. Un morceau imparable, une chevauchée mystique dans le monde onirique de Scout où plane l’ombre de Bonnie Prince Billy. Et puis le temps se figea, un instant d’éternité bruitiste traversa la salle. C’est une rafale de talent et de vertiges qui envahit le public. Un cyclone dénommé Wolfie, Nevada ou Wet Road, qui suffit à emporter toutes nos fatigues et nos tourments…Une soirée au paradis en compagnie de la plus douée des anges.