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Sonic Youth (Paris)
 

par Adrien Lozachmeur (29/10/09)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

Après une première partie atroce qui doit beaucoup ressembler à la musique intérieure d’un serial killer dans le couloir de la mort, les Sonic Youth débarquent sous une ovation générale. La foule se lève, excitée après des mois d’attente. J’ai déjà eu l’occasion de dire que ce groupe n’avait jamais écrit de très grande chanson. Il est impossible d’en extraire une de leur répertoire. En revanche ils ont un sens musical, une approche rythmique hors du commun. Ils partent d’une structure de base qui constitue en soi un matériau assez faible, et ils le transcendent par leur approche survitaminée et distordue. Ce n’est un secret pour personne que ce second aspect est leur force ultime. Savoir apprivoiser le bruit et la distorsion pour en faire des éléments d’une structure provoquant jouissance et plaisir esthétique n’est pas donnée à tout le monde. Ceci dit durant le concert les passages bruitistes ont été assez courts, le groupe préférant privilégier la version condensée des morceaux. Niveau répertoire, la partie principale du concert a essentiellement consisté en des interprétations des titres du dernier album « The Eternal ». Ca marche bien et ce n’est pas étonnant, vu que ces morceaux sont un peu un retour au son de « Daydream Nation », « Dirty ». Seule exception pour cette longue ligne droite : un « Silver Rocket » déclenchant des élans d’enthousiasme du public, mais la partie était gagnée dès les premières notes. Durant tout le set, les guitares sont expressives comme jamais. Steve Shelley a une frappe lourde et puissante. Thurston Moore se livre toujours à ses délires au sol, traitant son instrument comme une maîtresse extrêmement désirable. Ranaldo est plus joueur et moins amant. Il s’amuse avec les fils et le manche de sa guitare. Mais tout cela est retenu, condensé dans quelques instants. L’efficacité est choisie à la place de l’aspect délirant. Kim Gordon est toujours aussi sexy à près de 60 ans, surtout lorsqu’elle danse comme si elle sautait à la corde, à la façon du clip de « Kool Thing ». Le seul reproche qu’on puisse faire au concert est le volume en retrait des voix, éclipsées par le mur du son. Mais bon on entend quand même quelque chose, ça va, on n’est pas chez « My Bloody Valentine ». Sur les 2 ou 3 rappels, le groupe passe aux classiques : « Sugar Kane », « Tom Violence », « Shadow Of A Doubt », pour finir par un « Death Valley 69 » plus rock qu’angoissant. Le public est ravi, le public en redemande. Le groupe lui donne ce qu’il veut. A vrai dire avec tant de respectabilité, on se dit qu’ils pourraient jouer n’importe quoi. C’est en général au moment où les artistes deviennent des institutions qu’ils sombrent dans l’auto-complaisance et le ronronnement, en d’autres termes, la mort. Malgré leur statut d’intouchables, 30 ans après leurs débuts, les SY restent créatifs et jeunes dans leur approche. Leurs dernières œuvres valent les premières. Combien de groupes peuvent se targuer d’une telle longévité (longévité réelle. Par exemple les Stones sont morts en 73 mais tournent encore) ? Radiohead ? Et après ? Ce soir au palais des Congrès, le show était bon et le public ravi. Et tout ce petit monde de regagner la sortie, la tête pleine de rêves d’électrocution.