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Cali (2003)
 

par Pierre Derensy (01/12/03)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

« Rendez-vous à l’Abattoir. A Lillers. Dans un trou perdu. Au milieu de Nul part. Cali t’attendra suite à son concert pour te causer de la mort de Johnny, de son disque sobrement appelé ‘L’amour Parfait’ et de sa musique qui n’en fini pas de meubler tes longues nuits noires. »

La France va mal mais Bruno Caliciuri va bien. Il est vivant. Profil napoléonien (après Waterloo), concert sur le fil du rasoir dans un estaminet parfait (malgré son nom) et garçon qui reste pleins d’idées et d’envies pour la suite de sa vie. Bref, il survit à cette mise à mort du canard sauvage. Pour moi, Cali révélation rock de cette année reste et restera le meilleur chanteur français 2003, largement devant Paxi et autre Star à Boulette.

Un dictaphone en main, c’est en banderilles lancés sur ma pauvre peau que Cali répondit donc à mes questions.

Mon épouse a très peur que je la quitte suite à mes nombreuses écoutent de ton album ?
Cali : « Non ! je la rassure tout de suite, c’est un album d’après rupture »

Tu l’as enregistré à cette occasion ?
Cali : « Oui et pour pleins d’autres choses. Tu vois j’ai deux frères et deux grandes sœurs, j’ai 35 ans et j’ai jamais réussit à leur parler. Grâce à ‘L’amour Parfait’ j’ai pu enfin leur dire ce que j’avais sur le cœur. C’était la première fois. Je peux enfin leur exprimer des choses plus personnelles. »

Quand j’écoute ton album, je pense à des peintures de Francis Bacon ?
Cali : « Putain je suis fan de Bacon. Attends une minute (Là il me quitte et cours chercher son sac sur scène) Regarde ce que je lis en ce moment : un livre d’entretiens avec ce peintre !

Je suis pas trop mauvais journaliste ?
Cali : « Alors là t’es même pas mauvais du tout (rire) »

Il y a un coté barbaque sur ton disque comme dans ses peintures ?
Cali : «Nous sommes tous les deux violents dans notre art. »

Tu arrives à canaliser merveilleusement les méandres de l’amour mais serais tu capable de transmettre les mêmes merveilles sur fond social ?
Cali : « A ce sujet tu dois pas te gourer. J’ai des opinions très marqués, mais je ne pense pas avoir encore trouvé les mots pour la chanson et l’importance que je voudrais donner au sujet. Quand tu mets un message social c’est plus du tout une chanson pour s’amuser. Tu comprends ? C’est super rare les chanteurs qui arrivent à faire passer quelque chose sur ce thème là.»

Je voudrais faire un parallèle avec quelqu’un qui te ressemble dans son parcours musical, c’est Zézé Mago. Lui aussi, a fait un pur chef d’œuvre qui s’appelait ‘Nozex’ sans avoir la chance ensuite de retrouver cet état de grâce, Est ce que cela te fait peur ?
Cali : « Je l’ai rencontré. C’est un grand chanteur. Franchement. Seulement son problème est, je crois, lié à sa maison de disque. Personnellement j’ai du bol avec Labels, ils m’aident énormément à ne pas me planter. Ils me guident afin que je ne fasse pas n’importe quoi. »

As tu déjà commencé à penser à ce second opus ?
Cali : « Je savoure le premier avant ! Je n’aime pas me mettre la pression. Je sais que bientôt j’aurais un mois tranquille pour maquetter, je vais peut être m’y mettre à cette période. Mais surtout j’essaye d’ apprécier ce qui m’arrive. La tournée et tout le reste. Je n’ai pas envie de ne voir que le passée et que le futur. Laisse moi le loisir de regarder le présent.»

Quand tu chantes le « Grand Jour » et le départ (de la femme détestée) tu interprètes musicalement son départ par une cascade d’alto qui est généralement utilisé pour un romantisme à la André Rieu et donc à « l’amour universel ». Ce contre-emplois d’instruments avec tes propos, tu aimes l’utiliser ?
Cali : « Salaud pour André Rieu ! Ce que j’aime bien c’est d’approcher le romantisme dangereusement. Mais toujours dans l’optique que quand tu regardes de trop près, au moment où tu vas te casser la gueule, hop tu es poussé en arrière. J’aime les slaloms ! j’adore mélanger les genres. D’un coté, tu vois que sur scène, j’ai un guitariste pop-punk et de l’autre, une joueuse d’alto, qui est beaucoup plus classique.»

Tu chantes l’amour en fuite mais depuis que tu rencontres le succès, avec les filles cela doit bien marcher ?
Cali : « Ouais… enfin non… enfin si : oui ! »(rire)

Tu n’as pas l’air convaincu. Cela doit faire plaisir quand même ?
Cali : « Ca fait plaisir mais c’est très dangereux. Mener une vie de couple avec tout ce qui commence à grandir c’est vraiment difficile Tu cours à la catastrophe. Droit dans le mur.. T’as ta chérie qui n’es pas là, qui se retrouve à avoir des nouvelles étranges de moi quand elle va sur le forum de mon site. Elle lit des trucs à la con… du style ‘il s’est passé ci, il s’est passé ça’… C’est vraiment dur pour elle. »

« Différent » par contre c’est ton offrande aux transsexuelles ?
Cali : « Je suis fasciné par ces gens. Je suis en train de m’essayer à écrire des nouvelles et ça parle beaucoup de ça. Je suis vraiment charmé par ce refus de son identité physique à ce point. Tu veux changer de vie mais en changeant toi-même ! C’est tellement fort. Tu t’aperçoit qu’ils ont que deux solutions : soit ils se foutent en l’air, soit ils résistent et changent de peau !»

J’ai engagé mon interview par un peintre, maintenant j’aimerais que tu me dises si l’utilisation dans les paroles d’une chanson du ‘Chien stupide’ c’est une référence à John Fante ?
Cali : « A fond ! je suis vraiment fan. Brautigan, Carver récemment. Sallinger aussi ‘où vont les canards quand il fait trop froid’.»

On arrive bientôt à Noël, et j’aimerais savoir ce que tu dirais à Bernadette Chirac si elle t’invitait pour l’arbre de Noël de l’Elysée ?
Cali : « Je la reconnaîtrait pas !… en fait je lui dirais rien. Ce qui est mal c’est que tout se casse la gueule à droite à gauche et ils arrivent encore à garder la tête haute. Pour moi c’est une insulte à la pauvreté. »

Pierre DERENSY