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Stomp : Rhythms of the world

 
 
Fredo Viola
 

Composition

 

Biographie

Fredo Viola n'a pas besoin de grand-chose. Avec un simple appareil photo Nikon Coolpix 775, il est capable de réaliser une vidéo (quelques 15 secondes d'images jpg suffisent) et de rédiger les paroles d'une chanson avec quelques mots de charabia. Il lui suffit d'une connexion haut débit pour vous faire découvrir une communauté internationale de spécialistes en blogs qui s'avèrent ses plus précieux collaborateurs, même s'il ne les a jamais rencontrés. Rien qu'avec son synthétiseur, il peut se transformer en une sorte d'orchestre techno. Et lorsqu'il chante, il lui suffit ensuite de travailler sa voix pour créer un pur morceau de pop à vous donner des frissons dans le dos. S'il n'a guère besoin de grand-chose, ce poète de l'électronica, un italo-américain né à Londres, possède en revanche des idées à la pelle, des belles, des nobles, des branchées, des bizarres. Il sait également que tout est lié, que lorsque l'on cherche à créer la magie, la moindre chose compte, et pas seulement en terme de quantité. 'Une chorale de garçons, c'est tout de suite très connoté…' …Déclare-t'il en se préparant avec soin une tasse de thé Oolong dans son salon de thé japonais préféré de l'East Village à New York. Fredo Viola est né à Londres - son père américain, qui réalisait des publicités, s'était installé au Royaume-Uni pour produire son premier film, mais il a grandi à Los Angeles, où il a appris à jouer du violon et du piano, et a été soprano lorsqu'il était préadolescent. C'est vrai, dit-il en hochant la tête, le fait d'avoir été membre d'une chorale m'apporté une excellente formation vocale. En revanche, poursuit-il avec un petit sourire, ce n'est pas le genre de choses dont on peut se vanter quand on se veut à la pointe de l'électronica. Et d'ajouter avec une légère grimace que : il est hors de question qu'il nous dise s'il devait porter ces espèces de tenues débiles avec des cols hauts bizarres. 'The Sad Song', sa chanson emblématique qui repose quasiment exclusivement sur sa voix, met bien en évidence cette formation vocale. Ce titre très mélancolique est à la fois bouleversant et très impressionnant. A-t-il vraiment fait tout ça avec sa voix? 'Oui, j'étais un grand fan de Depeche Mode…' …Confie-t'il en tripatouillant les écouteurs, extrêmement chers, de son iPod. Il a passé son adolescence californienne à s'imprégner de formations britanniques comme Depeche Mode et Art Of Noise, sans oublier Kate Bush. Une période exaltante. 'Je me suis passionné pour les compositeurs russes de musiques assez sombres …' …Avoue-t'il en fronçant les sourcils. Après avoir envisagé de devenir peintre et musicien, Fredo prend conscience qu'il aspire en fait réellement à devenir réalisateur. Par chance, son père avait travaillé avec Jonathan Demme (Le Silence des Agneaux) avec lequel il s'était lié d'amitié. Grâce à lui, Fredo obtient donc une lettre de recommandation et l'école de cinéma de l'université de New York ouvre ainsi ses portes à ce jeune home passionné de Fellini et des 'réalisations formelles'. 'Mais j'étais un étudiant un peu tourmenté,' confie-t'il gaiement. 'Plongé dans Bartók, Shostakovich et Stravinsky. Dès que j'en découvrais un, je m'immergeais dedans à fond pendant un an. Pas pour les étudier - mais juste parce que cela me rappelait étrangement quelque chose, je n'arrivais pas à savoir quoi exactement - j'avais l'impression de découvrir quelque chose au fond de moi'. 'Je ne m'intéresse pas à l'aspect technique, je suis résolument plus un homme d'idées…' …Révèle Fredo Viola en sirotant son thé jaune pâle. Ce qui est en fait une autre manière de dire qu'après ses études il a un peu galéré, décrochant des boulots d'assistant de production dans le cinéma en essayant surtout de ne pas trop travailler. Finalement, presque par hasard, il se retrouve monteur. Puis il se lance dans l'animation. Ensuite il commence à travailler pour - oui, oui, c'est bien ça - L'Oréal. Si vous avez envie de réaliser une vidéo montrant une jeune femme les cheveux volant au vent, il suffit de le demander à Fredo. 'C'est la partie vraiment agréable et enrichissante…' …Poursuit-il rayonnant. Il vit dans le Massachusetts et à Woodstock et avec l'argent gagné grâce aux produits capillaires, il se paye un home studio. Il se met ensuite à écrire sa propre musique, en se servant uniquement de sa voix et de Logic (vous savez ce logiciel de production audio). Jusqu'au jour où il tombe sur un site dénommé em411.com, une sorte de club mondial pour les fans de musique électronique. Il y dépose son premier morceau, un titre intitulé 'Occam's Razor', en hommage à un principe logique du 14ème siècle (vous savez : 'les entités ne doivent pas être multipliées au-delà de ce qui est nécessaire'), qui ne suscite aucun intérêt. Il en dépose ensuite un autre intitulé 'Risa', que tout le monde aime et est inondé de messages. Fredo se lance alors dans des collaborations avec ses compagnons rencontrés sur em411.com. 'J'ai travaillé sérieusement avec des gens du monde entier, qui avaient tous des équipements et des logiciels différents. J'ai fait un duo avec un basson de Norvège. Je suis récemment parti à Rome pour y rencontrer des types qui font des remixes. J'ai rencontré Cosmo D, un violoncelliste et compositeur new-yorkais, un pur génie qui joue sur mon morceau "Robinson Crusoe". Deltasleep est un type de Nashville qui joue de la batterie et du clavier sur "Puss".' Il réalise la vidéo de 'The Sad Song', uniquement avec son petit appareil photo numérique, et comptabilise des milliers de consultations sur son site web - www.fredoviola.com. Certains fans rencontrés sur em411.com lui suggèrent d'envoyer ce clip à des sociétés de graphisme. Ce qu'il fait. L'une d'entre elle craque complètement et se met à communiquer à son sujet sur son blog… 'Puis Neil Gaiman en a parlé et c'est devenu de la folie totale …' …Dès que ce dernier (un auteur de BD génial, notamment à l'origine de Sandman, Stardust, Des Loups Dans Les Murs) tombe sur sa vidéo en ligne, il convie ses fans à prendre le temps de la regarder également. Puis Jonathan Demme, un vieux pote de Fredo, utilise un passage de 15 secondes de l'une de ses chansons dans la bande originale de son remake de 'Un Crime dans la tête'. Il est alors très vite remarqué par quelques oreilles averties et notamment celles d'un certain Roger Ebert qui lui propose de la présenter dans le cadre de Mac Expo. '…et je reçois un email de Massive Attack me proposant de collaborer avec eux …' …Et là Fredo Viola prend le temps de faire un peu le point sur ce qui lui arrive. Tout l'intérêt suscité par une simple vidéo et un titre qu'il a réalisé tout seul chez lui… Il n'est encore jamais monté sur scène et - hormis son expérience au sein d'une chorale (mais c'est vrai qu'il n'aime pas trop l'évoquer) - il n'a quasiment jamais chanté devant quelqu'un. Pas grave : Massive Attack lui envoie dix morceaux sous forme de démo et lui demande ensuite de venir les rejoindre à Bristol pour qu'ils travaillent ensemble sur quelques idées. Il rencontre alors leur management, décroche un contrat d'édition et un autre d'enregistrement (avec Because, écurie réputée de Justice et autres Manu Chao). Fredo Viola est littéralement aux anges. Même s'il doit demander au duo des Massive de quitter la pièce lorsqu'il se met à chanter. 'Je suis très émotif et la plupart de mes chansons sont le fruit de grands moments d'émotion…' …Confie Fredo Viola. Qu'est-ce que cela signifie ? Cela signifie que Fredo Viola est capable de composer une chanson comme 'Umbrellas', une superbe ballade évoquant la mort de son père, ou une autre comme 'Risa' - imaginez un groupe de doo-wop signé sur Warp ou bien une cérémonie folk païenne dans une boîte de nuit, ou encore 'Red States', un titre pétillant sur lequel on imagine aisément les membres de The Beta Band (à l'origine du fameux album 'The Three EPs') en train de danser ensemble en claquant des doigts et en chantant en harmonie, ou également 'Robinson Crusoe', une luxuriante symphonie qui évoque, contre toute attente, le thème de la série française en noir et blanc sur ce naufragé barbu - et dans laquelle on peut entendre une superbe guimbarde. Cela signifie que les chansons de ce premier album, intitulé The Turn, sont riches en contrepoints harmoniques et truffées de ces dieux et déesses, qui obsèdent Fredo Viola, et de ce charabia comme il aime en inventer régulièrement ('on dirait des mots, mais en fait ce n'est pas vraiment le cas'). Cela signifie également qu'il n'hésite pas à inclure un morceau comme 'Ether', tellement dément et 'presque atonal' qu'il ne fait pas l'unanimité auprès des 'siens'. Mais Fredo, véritable iconoclaste et fan absolu de Benjamin Britten et Harry Nilsson, souhaite néanmoins qu'il sorte en single. 'Mes chansons sont des fantaisies,' ajoute Fredo Viola en resservant du thé japonais, 'elles vous emportent loin de la réalité. Je n'apprécie pas trop la réalité, je n'en ai jamais été friand.' '…Et pour interpréter "Ether" sur scène, je serai accompagné d'un violoniste asiatique âgé de six ans, un prodige extraordinaire…' …Déclare Fredo Viola, qui n'a certes pas besoin de grand-chose, mais rêve néanmoins énormément. Pas étonnant qu'il concocte une musique pop si atypique.

 

Discographie i-muzzik.net

•  The Sad Song (2007)

 

Les articles et brèves parues sur notre site

18/02/09 - Fredo Viola : l'artiste coup de foudre de la rédaction.
04/12/07 - Fredo Viola : The Sad Song

 

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Sur le Web

http://www.fredoviola.com/

 
 

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