Groupe : Bruce Springsteen

Producteur : Brendan O'Brien

Distribution : Columbia

Année : 2002

Genre : Songwriting rock

Aux USA, il y aura un avant et un après 11 septembre 2001.Bruce Springsteen en fidèle peintre de l’Amérique ne pouvait pas éviter de se pencher, à sa façon, sur l’événement impensable. Dans « Rising », le boss se replonge au cœur de l’attentat pour nous en offrir sa lecture intime, sa vision des victimes anonymes (pour ne pas être innocentes). Est ce pour cela qu’il renoue aussi avec son histoire personnelle en collaborant de nouveau avec le The E Street Band ?Mais voilà, Bruce Springsteen n’est jamais aussi bon quand sa mise en scène trouve un écho universel au travers de cas isolés. Ici on ne peut avoir à faire à l’universel tant l’événement bien que dramatique, soit surtout ponctuel et certainement pas universel. Spingsteen entre dans la fourmilière des faiseurs d’histoires quasi-héroïques. Et l’habit lui sied mal. Même si quelques titres sont pleinement réussis (comme « Empty Sky » ou « Let's Be Friends »), l’ensemble demeure en dessous du précédent opus « The ghost of Tom Joad ».En fait, Springsteen cherche trop à ne pas tomber dans le piège du particularisme (alors que tout aurait pu l’y conduire) autant dans le contenu que dans la forme. Par exemple, était-il utile de faire entrer des sonorités orientales dans un morceau comme « World apart » alors que Spingsteen est seulement capable d’être un grand folk-rock-singer ? En se dénaturant volontairement Bruce Spingsteen nous laisse hésitant et tout en comportant d’excellents moments, « Rising » laisse sur sa faim.