Groupe : Richard Ashcroft

Producteur : Chris Potter

Distribution : Hut

Année : 2002

Genre : Songwriting

Depuis « Alone with everybody » nous attendions une confirmation de la part de Richard Ashcroft, une suite à la hauteur d’un premier disque exemplaire et souvent magnifique. On attendait mais on craignait aussi. Nous connaissions trop bien le bonhomme, son manque de générosité et de modestie, sa grande gueule indigeste, pour lui accorder toute notre confiance. Sur « Human conditions », R. Ashcroft redevient l’artiste sans intérêt qu’il aurait du demeurer. En fait, l’ex. Verve s’est épuisé en deux disques impeccables (son premier solo et le dernier Verve), il semble avoir usé toutes ses réserves, brûlé toutes ses cartouches. Pour « Human conditions », il ne lui reste qu’un savoir faire certain, quelques ficelles pour la production, les arrangements et même l’écriture mais aucune étincelle pour réellement nous atteindre. Aucun morceau ne vaut réellement le détour, rien ne convainc, même la dignité est souvent absente. Par moments on frôle le pathétique (notamment sur le boogie sorti d’on ne sait où « Bright lights »). A vouloir trop en faire, à trop se prendre pour ce qu’il n’est pas, on ne lui accordera aucune circonstance atténuante alors que s’il faisait preuve d’un peu de modestie, on prônerait peut-être le faux-pas accidentel. Un faux-pas inexistant car on pressent plutôt la fin d’un type surévalué, d’un songwriter acceptable qui a tout donné sur deux disque avant de s’effondrer et de ne plus rien posséder.