Groupe : Robert Wyatt

Producteur : Non disponible

Distribution : Naïve

Année : 2003

Genre : Musique experimentale

Chaque album de Robert Wyatt est au mieux un chef d’œuvre (pour les uns), au pire une curiosité aux contours étranges, une série de recettes nouvelles (pour les autres). Les uns ont raison, les autres aussi, car la musique de Robert Wyatt n’est pas simple à analyser, ses chefs d’œuvre sont aussi des recherches formelles, ses curieuses expériences sont aussi des jolies épopées séductrices. La musique de Robert Wyatt est avant tout atypique, elle ressemble à rien d’autres, elle est construite par ce cerveau bavard capable de changer à chaque couplet les fondations d’un art qu’il pénètre jusqu’à sa plus profonde intimité. La musique de Robert Wyatt est une oasis au milieu d’un désert, un geyser d’eau chaude au centre de la banquise. « Cuckooland » est bien un disque de Robert Wyatt. Dès sa première écoute, un nouveau monde se met en place, à la fois si proche et si loin des univers déjà créés par Wyatt. Et si on peut par moments caractériser sa musique par l’adjectif obscur, ce n’est point pour faire fuir mais pour souligner une magnificence de la pop (et de la musique) par une face moins immédiatement accessible, plus éprouvante, mais bien plus hallucinante et hallucinée au final. Si le « Cuckooland » existe ailleurs que dans l’esprit de Wyatt, on prend dès maintenant un billet pour de longues (très longues) vacances.